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À LA VIGNE - SEPTEMBRE

Rendements : La petite récolte se confirme

Christelle Stef - La vigne - n°224 - octobre 2010 - page 10

Beaucoup de remontées de terrain font état de volumes inférieurs aux prévisions officielles.

Au premier septembre, FranceAgriMer et le ministère de l'Agriculture prévoyaient une récolte entre 47,2 et 47,3 millions d'hl. Un résultat légèrement supérieur à 2009, mais inférieur à la moyenne des années antérieures. Un mois plus tard, sur le terrain, les échos sont bien plus pessimistes.

En Alsace, « très peu de viticulteurs font le plein. Dans les grands crus et les coteaux, la baisse devrait tourner autour de 10 %. Mais en plaine, elle peut aller jusqu'à 50 à 60 %. A l'échelle du vignoble, on devrait finir entre -20 % et -25 % par rapport aux rendements de l'AOC », déplore Nicolas Secondé, directeur d'Œnolia conseil immelé. En cause : le gel de cet hiver, la coulure, les attaques de botrytis et d'oïdium.

Situations dramatiques dans les Côtes-du-Rhône

En Bourgogne, la récolte ne sera pas non plus pléthorique. Les rouges sont particulièrement touchés, en raison de mauvaises conditions de floraison. En blancs, les pertes seraient plus limitées. Elles sont essentiellement liées au botrytis. « Les rendements devraient se situer entre 30 et 45 hl/ha en moyenne pour les rouges et entre 45 et 50 hl/ha pour les blancs », annonce un œnologue de la région.

Dans les Côtes-du-Rhône, « certaines exploitations ne font que la moitié des volumes. Cela va poser des problèmes économiques », rapporte Olivier Roustang d'Inter-Rhône. A Cairanne, Rasteau et Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse), les rendements n'excèdent pas 20 à 25 hl/ha. A Châteauneuf-du-Pape, ils ne dépassent pas 15 à 20 hl/ha. Dramatique.

Cognac fait exception

Dans le Languedoc, les parcelles qui ont souffert de la sécheresse accusent des pertes de l'ordre de 20 % par rapport à l'an passé. Mais ailleurs, les volumes semblent proches de 2009.

A Bordeaux, si la récolte paraît satisfaisante en blancs, elle devrait être déficitaire en rouges. « Dans les quelques propriétés du Médoc qui ont démarré les vendanges, les rendements seraient inférieurs de 10 à 20 % par rapport à 2009, car les baies sont petites », rapporte Christophe Coupez, de centre œnologique de Pauillac. En revanche à Cognac, les rendements frisent les 120 hl/ha. Un volume correct pour la région, avec toutefois des variations puisque certains viticulteurs n'auront que 70 hl/ha, d'autres 150 hl/ha.

Le Point de vue de

Christophe Braun, du domaine Camille Braun à Orschwihr (Haut-Rhin), 13,5 ha de vigne

« 20 à 30 % de moins »

«J'ai démarré les vendanges le 21 septembre pour le crémant. Cette année, l'état sanitaire est variable d'une parcelle à l'autre.

Certaines sont relativement saines, d'autres très attaquées par la pourriture grise. Le tri est donc incontournable dans la plupart des parcelles. Dans certains cas, les vendangeurs sont même passés deux fois : une première fois pour couper les grappes botrytisées, une seconde quelques jours plus tard pour ramasser les grappes saines. Dans une parcelle de pinot noir, nous avons ainsi fait tomber 30 % des grappes. C'est sûr, cette année les rendements seront petits.

Nous devrions avoir 20 % à 30 % de récolte en moins que l'an passé. A la pourriture grise s'ajoute la coulure. Cette dernière a occasionné une perte de rendements de 60 % sur les muscats et de 30 % pour les rieslings et les gewurztraminers. De même, je déplore une perte de 40 % sur les sylvaners du fait d'une attaque d'oïdium.

La totalité de notre production est vendue en bouteilles aux particuliers, nous espérons ne pas être en rupture sur certaines cuvées de sylvaner, de muscat ou de pinot blanc. »

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