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éditorial

Tissu d'âneries !

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°225 - novembre 2010 - page 5

Lettre ouverte à Constance Poniatowski, directrice de la rédaction de « Femina ». Copie à Christelle Ballestrero, coach forme des lectrices de ce journal.

Mesdames,

jusqu'à présent, je ne faisais qu'une lecture distraite de votre magazine, comme beaucoup d'hommes peut-être. C'est ainsi que le dimanche 17 octobre, je suis tombé sur votre article : « Vin et santé, la fin du mythe ». Ouille ! Ayant maintes fois écrit que la consommation régulière et modérée de vin est bénéfique, j'ai eu peur d'avoir raté une nouvelle étude décisive sur le sujet. Puis, arrivé au passage où vous expliquez que le degré alcoolique a augmenté parce qu'on a réduit la durée de macération, j'ai tourné la page, ce tissu d'âneries !

En un sens, j'ai été rassuré : je me suis dit que tout était du même tonneau, y compris votre titre fracassant. Puis, des lecteurs nous ont téléphoné ou écrit pour nous dire combien ils avaient été blessés et scandalisés d'avoir lu autant de contrevérités en si peu de lignes. Ils nous ont demandé de vous le dire, en tant que confrères. Et nous avons lu l'article des professeurs Brucket et Hansel qui a déclenché le vôtre. Comme quantité d'autres, ces médecins observent que les personnes buvant régulièrement deux à trois verres par jour sont en meilleure santé que les abstinents et que les gros buveurs. Ils soulignent qu'ils ne peuvent pas démontrer que c'est effectivement dû à leur consommation d'alcool. Ils pensent que c'est plutôt lié au fait qu'ils font plus de sport que la moyenne de la population, qu'ils sont plus éduqués et d'un niveau social supérieur. Vous en concluez d'une plume hardie, mais bien trop légère que c'est la fin d'un mythe. Non, mille fois non ! Le vin continue de fortifier les cœurs ! Si vous avez enterré un mythe, c'est celui selon lequel un journaliste peut traiter avec la même aisance de tous les sujets, mêmes ceux auxquels il ne connaît rien. Car visiblement, votre journaliste ne connaît rien au vin. A moins qu'elle ait eu la volonté de nuire à une région et à une profession. Si vous voulez bien me rassurer sur ce dernier point, je transmettrai votre message à nos lecteurs.

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