La Hongrie n'a pas connu d'année aussi médiocre depuis 1974. Tout allait très bien jusqu'en avril. Puis, tout s'est enchaîné de travers. Un coup de froid a retardé, voire empêché la fleur. Le printemps et l'été ont été extrêmement pluvieux, avec des inondations mémorables. Mildiou, oïdium et botrytis ont redoublé d'agressivité. Les viticulteurs qui ont bien traité et avec des produits performants s'en sortent à peu près. Les autres ont récolté peu, voire pas du tout de raisin.
Des degrés misérables
Mi-septembre, les chiffres officiels annonçaient 2,5 millions d'hl contre 3,8 millions d'hl en année normale. Fin octobre, le ministère de l'Agriculture n'avait pas publié de nouvelles prévisions, mais plusieurs régions s'attendaient à la moitié d'une récolte normale.
Ce temps incroyable, avec peu de soleil, a provoqué une maturité très tardive. Beaucoup de producteurs, craignant de tout perdre, ont ramassé bien trop tôt. Les acidités sont très élevées et les degrés misérables. On trouve du pourri sec, des raisins sans jus…
A Tokaj, il était encore trop tôt, fin octobre, pour tirer un trait définitif sur l'année. Le temps aléatoire, frais, sans été indien, ne laissait rien présager de prometteur. Mais quelques aszù (grains botrytisés) pointaient ici et là. En cela, 2010 rappelle le millésime 2004 qui s'est révélé à la fin octobre. Ceux qui attendent seront peut-être récompensés.