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DOSSIER - LE VIN BIEN DANS SON ÉPOQUE

TECHNO Le GPS modernise l'arpentage des vignes pour réduire les phytos

Christelle Stef - La vigne - n°225 - novembre 2010 - page 52

Benoît Déhu a mesuré ses surfaces réellement plantées. Cela lui permet de calculer ses quantités de bouillies au plus juste.
Pour référencer les parcelles de son domaine dans l'Aisne, Benoît Déhu s'est muni d'un PDA sur lequel il enregistre également toutes ses interventions au vignoble. © C. STEF

Pour référencer les parcelles de son domaine dans l'Aisne, Benoît Déhu s'est muni d'un PDA sur lequel il enregistre également toutes ses interventions au vignoble. © C. STEF

Le Champagne Déhu à Fossoy (Aisne) est à la pointe des nouvelles technologies. Ce domaine de 14,5 ha possède sa page Facebook. Et il vient de doter ses bouteilles d'un codebarres qui peut être lu par un smartphone pour mieux informer ses clients.

A côté de ça, il est très soucieux de l'environnement. Il récupère l'eau de pluie, enherbe ses vignes et plante des haies. « Nous pratiquons aussi la lutte raisonnée depuis longtemps », ajoute Benoît Déhu. Dans cette logique, il s'est donné pour objectif de réduire de 30 % l'utilisation de phytosanitaires d'ici deux à trois ans, notamment adaptant les doses à la surface foliaire. « Mais il faut être très précis », insiste-t-il.

L'automne dernier, il a donc décidé d'arpenter tout son parcellaire avec un GPS pour connaître les surfaces réellement plantées. Pour ça, il s'est servi d'un smartphone muni d'une antenne GPS et d'une application permettant cette opération. Un appareil que lui a prêté Vitaréa, la société qui lui a vendu le logiciel de traçabilité Vitimap. « La prise en main est très simple et rapide », rapporte Benoît Déhu. Arrivé sur la parcelle, il suffit de saisir le nom du lieu-dit, puis de faire le tour de la vigne.

Des relevés aux premiers piquets

Le GPS enregistre les coordonnées des points qu'on lui indique. « J'ai ainsi noté les coordonnées des angles de chaque parcelle au niveau du premier piquet et tous les cinq mètres, voire plus si la parcelle n'était pas rectiligne », explique Benoît Déhu.

L'opération terminée, le logiciel édite un croquis de la parcelle et calcule la surface réellement plantée. « Il suffit de 20 à 30 minutes pour arpenter un hectare. »

Pour référencer les vingt-deux parcelles du domaine, Benoît Déhu a mis l'équivalent de deux jours. « Nous avons un parcellaire très morcelé, réparti sur huit communes, dans un rayon de quinze kilomètres autour de l'exploitation. Je réalisais l'arpentage quand j'allais travailler sur une parcelle. »

Une fois toutes les parcelles enregistrées dans le téléphone, Benoît Déhu l'a remis à Vitaréa qui a transféré les données dans Vitimap. « Dans certaines parcelles, des points n'avaient pas été rentrés. En fait, lorsqu'il pleut, qu'il y a du brouillard ou que l'on est en bordure de bois, le signal GPS est brouillé. Nous avons donc dû corriger des données. Dans un îlot de quatre parcelles enchevêtrées, nous avons même dû refaire des mesures avec un décamètre. »

Les résultats ? « Avant, nous calculions les surfaces à traiter en nous basant sur le cadastre auquel on soustrayait un pourcentage de tournières approximatif. Là, nous avons mis en évidence jusqu'à 15 % de différence entre les surfaces que nous calculions et celles qui sont réellement plantées. Or, une économie de 15 % de produits phytos, c'est loin d'être négligeable. »

Un outil pour découvrir le vignoble du Beaujolais

La route des vins est l'un des circuits audioguidés que l'on peut télécharger sur son GPS. © D.. GILLET iINTER-BEAUjolais

La route des vins est l'un des circuits audioguidés que l'on peut télécharger sur son GPS. © D.. GILLET iINTER-BEAUjolais

Depuis le début de l'année, l'interprofession des vins du Beaujolais propose sur son site internet (beaujolais.com) trois circuits touristiques audioguidés par GPS : la route des vins, Beaujeu et le Beaujolais, et Beaujolais vert. Le principe est simple. Le futur visiteur télécharge gratuitement en français ou en anglais à partir de son ordinateur l'un des parcours sur son navigateur GPS. Sur place, un commentaire audio de trois à quatre minutes se déclenche dès qu'il passe à proximité d'une étape géolocalisée. Inter-Beaujolais mettra en ligne quatre autres circuits d'ici au printemps prochain. Et, l'interprofession va développer une application pour les Iphones et les smartphones. Mais elle souhaite aller plus loin. « Nous allons créer des alertes sur GPS et sur smartphone pour signaler une cave ouverte, un restaurant ou un hôtel, dès que le visiteur passera à proximité. Notre objectif est de proposer l'information la plus pertinente possible », expose Fabien Vignal, chargé de mission œnotourisme à Inter-Beaujolais. Le concept rencontre un franc succès. « Nous avons recensé plus de 60 000 téléchargements des circuits. Et, 20 à 30 % des internautes qui les téléchargent viennent sur place », se félicite Fabien Vignal. En plus grâce à la société Vox in the box, qui a créé les circuits audioguidés, ces derniers se retrouvent désormais sur plus de 300 sites internet. L'interprofession a consacré 100 000 euros à cette opération et a bénéficié de financements de l'Europe et de la région Rhône-Alpes.

Cet article fait partie du dossier LE VIN BIEN DANS SON ÉPOQUE

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Arpenter, avec un GPS, la surface réellement plantée de vignes sur les 22 parcelles du domaine.

Deux jours de travail.

Jusqu'à 15 % d'économies de phytos sur certaines parcelles.

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