La Vigne adresse tous ses vœux de bonne année et de bonne santé à ses lecteurs et à leur famille. Après tant d'années difficiles, il est permis de croire que la situation économique continuera à s'améliorer pour un nombre croissant d'exploitations. Après Cognac, la Champagne, l'Alsace ou la Bourgogne, les Côtes-du-Rhône et le Languedoc-Roussillon enregistrent, à leur tour, de nets progrès. En ce début de campagne, les producteurs obtiennent les prix demandés par leurs syndicats, voire même davantage. Cet élan devrait se poursuivre dans les mois à venir, car rien ne vient obscurcir les perspectives de vente de ces régions.
Seuls parmi les grands vignobles, le Muscadet et Bordeaux ne voient poindre aucune amélioration. Mais dans la première de ces régions, les choses iraient un peu mieux si la production et le négoce parvenaient à tirer un trait sur la calamiteuse gestion du déficit de récolte en 2008. A quoi bon reprocher indéfiniment aux viticulteurs d'avoir fait monter les prix trop haut pour compenser leur perte de récolte ? A quoi cela mène-t-il de menacer des négociants qui proposent des bas prix, sinon à les pousser à chercher ailleurs des conditions plus accueillantes ? Les viticulteurs du Midi le savent pour l'avoir longtemps fait. Aujourd'hui, ils les acceptent dans leurs ODG. Et leurs vins se vendent mieux.
A Bordeaux, les responsables professionnels s'activent pour enrayer la chute des prix et s'assurer de la qualité des lots bradés. C'est une bonne chose. Mais il ne faut pas oublier que dans une économie libre, les prix ne se décrètent pas : ils sont le reflet des marchés. Ils chutent lorsqu'on produit trop ou lorsque les acheteurs n'ont plus les moyens ou l'envie d'acheter. Ils montent lorsqu'on regagne leur intérêt. Heureusement, pour Bordeaux, les derniers chiffres confirment le redressement des exportations et indiquent une stabilisation des ventes en France.
De quoi envisager les mois qui viennent sous un jour meilleur.