Sans doute échaudés par les hausses de prix sur 2009, les négociants ont voulu se couvrir cette année, en augmentant de 10 % leurs volumes d'achats de moûts et de raisins en cabernet-d'anjou. Les transactions ont respecté la consigne de prix puisque le cours du moût s'est élevé à 141 €/hl, en moyenne.
Le négoce étant couvert, les vignerons devront faire preuve de patience pour vendre du vin fini… « Il faudra savoir attendre. Le négoce achètera très peu avant février ou mars. Mais il n'y a pas à s'inquiéter : les volumes vont sortir… D'autant que dans le Sud, la récolte a été plus faible. Nous avons tenu les prix sur la campagne des moûts et des raisins. Il ne faudra pas lâcher sur le vin fini. Il n'y a pas de raisons de brader, d'autant que tous sont unanimes sur la qualité du millésime », insiste Yves Matignon, le président des deux appellations.
Pour le Cabernet-d'Anjou, le marché – essentiellement français – semble solide. A peu près stable sur les huit premiers mois de l'année 2010 en grande distribution (+ 1 %), il a progressé de 14 % sur les seuls mois d'été par rapport à la même période de 2009. « Les négociations achevées ou en cours avec la GD confirment leur intérêt pour ce produit. Il faut ensuite que les consommateurs l'achètent… », souligne Jean-Michel Mignot, directeur général de Loire propriétés.
De son côté, le Rosé-d'Anjou, orienté à l'export, a connu plus de difficultés sur la campagne. Les négociants ne se sont donc pas précipités sur le 2010. Commercialement, l'appellation a repris quelques positions en grande distribution aux Pays-Bas, où elle avait fortement chuté en 2009.
Après le gel de 2008, ces AOC rosés demi-secs de l'Anjou sont revenues fin 2009-2010 à des niveaux de stocks raisonnables. De quoi tenir avant la mise en marché du 2010…