Fin 2010, Novozymes a lancé Vinoflow Max. La société a développé ce mélange de pectinases et bêtaglucanases avec son partenaire, Lamothe-Abiet. « Après les fermentations, le vin renferme des pectines de raisin et des glucanes de levures qui peuvent rendre la filtration difficile, explique Rose-Marie Canal-Llaubères, responsable technique chez Novozymes. Le collage ne peut pas les éliminer, mais ces enzymes, oui. »
Novozymes a testé Vinoflow Max dans des grandes exploitations, des coopératives et des négoces, pour des filtrations sur terre, sur filtres à plaques ou tangentiels. « Nous avons ciblé des vins de circuit court, indique Rose-Marie Canal-Llaubères. Il faut les filtrer tôt dans la saison, alors qu'ils ne sont pas encore stables. »
Quatre fois moins de terres consommées
Selon Novozymes, l'enzyme a permis d'augmenter le débit de filtration de 30 à 60 %, la longueur des cycles de 30 à 50 % et de réduire jusqu'à 50 % les pertes en vin. « Plus on l'incorpore tôt (après la FML), lors des étapes de clarification comme le collage ou la centrifugation, meilleur est le résultat », insiste Rose-Marie Canal-Llaubères.
Sur un essai de filtration sur terre de 1 000 hl de vin rouge chilien, le débit a été 2,6 fois supérieur avec Vinoflow Max que sur le témoin non enzymé. Tout le lot a été filtré en un seul cycle, contre trois pour le témoin. La consommation de terre a été quatre fois moindre. Grâce à la préparation enzymatique, une seconde filtration sur terre n'a pas été nécessaire avant la filtration de mise, contrairement au vin témoin.
Novozymes a aussi évalué l'efficacité de Vinoflow Max sur des vins thermovinifiés, destinés à une filtration tangentielle. Par exemple, la préparation a été ajoutée avant centrifugation d'un vin de pays cabernet du Languedoc-Roussillon. Cela a bien amélioré à la fois le rendement de la centrifugeuse et la filtrabilité du vin. Par la suite, le débit de la filtration tangentielle a été doublé.
Dans tous les cas, « même si le coût n'est pas encore fixé, le traitement est au moins rentabilisé, assure Rose-Marie Canal-Llaubères. On peut même y gagner deux fois et demi à trois fois le coût de l'enzyme ».