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VIGNE

Epicure aide à voir les risques

Christelle Stef - La vigne - n°230 - avril 2011 - page 42

Sur ce site internet, l'IFV met à disposition des viticulteurs des cartes montrant l'évolution du mildiou, de l'oïdium, du black-rot. Un outil précieux comme en témoignent ceux qui s'en sont servis l'an dernier.
CARTES DU MILDIOU. Cette carte présente le risque estimé fin juin 2010 par les modèles sur les vignobles girondins et bergeracois. PHOTOS IFV PÔLE BORDEAUX-AQUITAINE

CARTES DU MILDIOU. Cette carte présente le risque estimé fin juin 2010 par les modèles sur les vignobles girondins et bergeracois. PHOTOS IFV PÔLE BORDEAUX-AQUITAINE

CARTES DU MILDIOU. Celle-ci montre la fréquence d'attaque de la maladie observée dans les témoins non traités début juillet.

CARTES DU MILDIOU. Celle-ci montre la fréquence d'attaque de la maladie observée dans les témoins non traités début juillet.

Le site www.vignevin-epicure.com est une mine d'informations. Il offre au viticulteur des cartes de modélisation des risques d'excoriose, de mildiou, d'oïdium et de black-rot, remises à jour quotidiennement. Sept régions sont couvertes : Bourgogne, Charentes, Dordogne, Gironde, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Val de Loire. En cliquant sur un point des cartes régionales, l'internaute obtient le résultat détaillé du modèle, obtenu à partir des données de la station météo la plus proche.

Epicure donne aussi accès à des cartes hebdomadaires d'évolution des symptômes sur le terrain et à un ensemble de données météo : pluviométrie, températures…

Depuis l'an dernier, tous les viticulteurs ont accès à ces informations, à condition de participer à la collecte de données. Il faut réaliser une fois par semaine, sur son exploitation, des observations des maladies et ravageurs dans un témoin non traité, ou dans une parcelle traitée en conventionnel. On peut aussi observer les vols des ravageurs. Il faut ensuite entrer les observations sur le site Epicure afin d'alimenter les cartes.

« On voit l'évolution des maladies, on peut se projeter »

La campagne passée, Philippe Carretero, du château Rioublanc à Saint-Ciers-d'Abzac (Gironde), a observé une fois par semaine le mildiou et l'oïdium sur trois ceps non traités. En contrepartie, il a pu consulter la carte d'évolution du risque de mildiou.

« Je suis en conversion bio depuis 2009, précise-t-il. Je ne dispose que du cuivre pour lutter contre cette maladie. C'est un produit non persistant, qu'en plus, je sous-dose. Or, si je peux tolérer quelques taches sur les feuilles, il n'est pas question que j'en aie sur les grappes. Tous mes traitements sont donc calés sur le risque mildiou. Pour déterminer ce risque, je regarde le « Bulletin de santé du végétal », j'effectue des observations et je consulte l'avis de techniciens. Les cartes Epicure me permettent de conforter mes décisions. En regardant les cartes successives, on voit la cinétique de la maladie. Cela nous permet de nous projeter par la suite. Mais ce n'est pas un outil suffisant pour raisonner à l'échelle de la parcelle. »

Laurent Darcos, technicien viticole aux caves coopératives de Grangeneuve et Rauzan (Gironde), suit toutes les semaines un témoin non traité et un témoin traité. Il consulte aussi les cartes mildiou et oïdium une à deux fois par semaine. « Pour rédiger le bulletin de surveillance de la coopérative, je suis seize parcelles de référence, censées être représentatives d'un vignoble de près de 3 100 ha. La cartographie me permet de valider ou d'invalider mes observations de terrain. Les modèles donnent aussi des hypothèses d'évolution de chaque maladie en fonction des prévisions météo et du stade de la vigne. A partir de tous ces éléments et surtout de notre expérience, nous pouvons guider les viticulteurs sur le positionnement ou le renouvellement de leurs traitements. Je suis très satisfait d'Epicure. »

« Un exemple de mutualisation »

Pascal Philip, du château Clarke à Listrac-Médoc (Gironde), renseigne sur Epicure toutes les observations que les salariés réalisent dans les seize témoins non traités de la propriété. Puis, il se sert des cartes de modélisation des risques pour affiner le raisonnement des traitements.

« Je consulte les cartes mildiou et oïdium deux fois par semaine, indique-t-il. Avec l'IFV et l'Adar du Médoc, je teste la réduction de dose, via Optidose, sur 14 ha et la règle de décision Mildium sur 6 ha. La cartographie me donne une tendance très nette des risques et de leur évolution. Comme il y a des couleurs, c'est très visuel. Le rouge indique un risque élevé. Dans ce cas, j'augmente les doses et je réalise les traitements facultatifs dans le cadre de la règle Mildium. Epicure est un outil vraiment intéressant et un exemple parfait de mutualisation. »

Les autres services proposés par le site

Sur Epicure, outre les cartes de risque des maladies, les internautes ont accès au module Optidose, qui permet de réduire les doses d'antimildiou et d'antioïdium en fonction de la végétation et de la pression de ces parasites. Ils trouvent aussi le réseau Web alerte vigne pour signaler un foyer primaire de mildiou, une attaque d'oïdium sur grappe, un dégât de grêle ou tout autre incident sur une parcelle géoréférencée.

La confidentialité de l'observateur est garantie. L'information est ensuite partagée et restituée sous forme de carte. Depuis 2010, l'IFV teste également des cartes hebdomadaires de la maturité en Gironde. Ces cartes indiquent l'évolution de l'acidité totale, des sucres, du titre alcoométrique probable et de l'indice de maturité. « A l'avenir, cela nous permettra de situer les années les unes par rapport aux autres », explique Sylvain Guittard, de l'IFV Bordeaux-Aquitaine.

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