A Cahors, les cours du vrac remontent. Ils ont atteint une moyenne pondérée de 95,53 €/hl pour les huit premiers mois de la campagne, avec une pointe à 102,67 €/hl en mars, soit 25 % de plus qu'en mars 2010. Mais on est encore loin de couvrir les coûts de production. Une récente enquête du syndicat de l'AOC souligne que 80 % des vignerons indépendants devraient vendre au minimum à 140 €/hl pour ne pas perdre d'argent.
Les quantités vendues en vrac depuis le début de la campagne sont stables et atteignent 51 775 hl à fin mars. « Mais en mars-avril, les négociants sont repassés aux achats », note Jérémy Arnaud, directeur marketing de l'UIVC, Union interprofessionnelle des vins de Cahors. Les cours devraient remonter mécaniquement, car la récolte 2010 a été très faible (110 000 hl contre 183 000 hl en 2009) et les stocks sont de plus en plus bas. Il ne devrait plus rester que 1,8 récolte commercialisable à fin juillet 2011. » Les producteurs se sont toutefois engagés à fournir au négoce les 80 000 à 90 000 hl annuels qui lui sont nécessaires.
Parallèlement, le négoce est en pleine métamorphose. Les entreprises pratiquant habituellement des prix sont en crise et plusieurs d'entre elles ont récemment été reprises par d'autres.
Par ailleurs, de plus en plus de vignerons négociants développent des marchés prometteurs, notamment à l'export. Ces entrepreneurs jouent un rôle moteur pour la filière. Certains pourraient rapidement se regrouper pour avoir plus de poids sur le marché.
Enfin, les grands négociants paraissent retrouver de l'intérêt à commercialiser un cahors de qualité. « Je reste convaincu que cette appellation possède un potentiel à développer, y compris sur la France », confirme Franck Crouzet, de Castel.