Dans le Var, les producteurs ont le sourire. Malgré le terrible épisode des inondations de l'an dernier, la campagne s'est bien déroulée. Même si certaines caves, comme les Comptoirs de Flassan, ont perdu jusqu'à 10 % de leur production, au global, le volume de récolte avoisine celui de l'an dernier. Porté par l'engouement pour les rosés, le marché a été très dynamique. A fin mars, les volumes échangés sont en progression de 33 % par rapport à la campagne précédente. Les cours sont restés fermes avec une moyenne de 72 €/hl, + 8 % par rapport à l'an passé.
« Nous récoltons les fruits des efforts menés depuis plusieurs années avec le soutien du Centre du Rosé », assure Eric Paul, président de l'ODG Var et de la cave de Montfort.
Autre atout de ce marché : la diversité de l'offre. « La fourchette des prix est assez large : le prix plancher est à 70 €, mais les transactions peuvent aller jusqu'à 85 € pour des vins de cépage ou des noms de domaines. Il y a également la niche des vins bios qui se développe. Cette diversité est un atout car elle permet de satisfaire une demande elle aussi très variée. Il y a une multitude d'opérateurs sur ce marché, des centrales d'achat pour la grande distribution au petit négoce local en passant par les domaines qui ont développé une activité négoce et recherchent souvent des produits très qualitatifs », constate le courtier Pierre-Jean Bertri.
« Il ne faudrait pas que les prix s'emballent. Il y a de la concurrence sur le marché des rosés IGP. Au-delà d'un certain seuil qui n'est pas encore atteint, les acheteurs pourraient se reporter sur d'autres produits comme l'IGP Méditerranée ou les IGP du Languedoc », s'inquiète cependant Philippe Laillet, responsable des achats de la maison Gilardi, spécialiste des vins de Provence.