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éditorial

Déjà les vendanges

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°231 - mai 2001 - page 5

Bien sûr, il y a loin de la coupe aux lèvres. Personne n'est encore prêt à récolter le moindre raisin. Et bien des accidents peuvent se produire d'ici là, à l'image de la grêle qui a déjà ravagé des vignes dans l'Aude et le Bordelais.

N'empêche. Après le mois d'avril exceptionnellement chaud et ensoleillé que nous venons de vivre, beaucoup de vignerons pensent déjà aux vendanges, car elles risquent d'arriver plus vite que jamais. Dans le Midi, il a fait 3°C de plus qu'un mois d'avril normal ; dans l'Ouest et le Nord, au moins 4°C de plus. Les stations Météo France de Reims, Bordeaux et Montpellier n'ont jamais enregistré de mois aussi chaud. Les vignes ont poussé à un rythme inouï. Partout, ce fut le branle-bas de combat d'abord pour arriver à finir de plier, puis pour ébourgeonner, épamprer, désherber et planter à temps. Heureusement, la pression phytosanitaire est faible. Et ce n'est pas fini. Les prévisions à trois mois annoncent encore la chaleur et peu de pluies sur la France ! Sauf retournement, comme durant l'été 2007, les vignerons auront au moins quinze jours à trois semaines de moins que d'habitude pour préparer les vendanges. Ils le sauront avec précision une fois la floraison passée.

Sans attendre, les plus prévoyants réfléchissent déjà aux vacances avec leurs salariés. Tout le monde devra rentrer tôt pour préparer les caves et démarrer les contrôles de maturité. Il faudra aussi s'assurer d'avoir assez de froid pour rafraîchir les raisins et les moûts qui risquent de rentrer chauds.

Toujours en raison de la chaleur, il faudra accorder un soin tout particulier à l'hygiène. D'autant plus que les raisins très mûrs ont un pH élevé rendant le SO2 peu efficace. Tout cela commence à faire partie des réflexes, après la succession d'années chaudes que nous avons vécues. Mais un aspect de la situation reste totalement inédit : le Languedoc-Roussillon est arrosé alors que le reste de la France a soif au point que même les vignes pourraient souffrir de la sécheresse. Décidément, le réchauffement climatique nous réserve bien des surprises auxquelles il faudra bien s'adapter.

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