L'idée semblait intéressante : arracher du melon de Bourgogne, cépage du muscadet, en surproduction, pour replanter d'autres cépages plus porteurs sur l'ensemble du Val de Loire. Elle est à la base du plan collectif local de restructuration (PCL). Mais elle n'a pas rencontré le succès escompté. Sans doute, les aides de 1 500 €/ha pour les arracheurs étaient trop faibles. Les planteurs, eux, toucheront 7 500 €/ha. Seulement 415 ha sont inscrits à l'arrachage dans le cadre de ce plan. Cent quatre-vingts exploitations du vignoble nantais y ont souscrit. Côté plantation, 493 ha ont été demandés. « La différence entre arrachages et plantations permettra de palier les éventuels désistements ou écarts de calcul entre les surfaces réellement plantées et celles inscrites dans les dossiers », indique Aurélie Payraudeau, du comité de gestion du PCL Val de Loire.
La moitié de l'objectif visé
Les vignerons du muscadet souhaitent replanter 150 ha pour produire des vins de pays principalement en merlot, chardonnay et sauvignon en Loire-Atlantique. Le département voisin du Maine-et-Loire a déposé des dossiers pour 200 ha, dont plus de la moitié en cabernet franc, sans doute porté par la bonne santé de l'appellation Cabernet-d'Anjou.
Enfin, les autres appellations du Val de Loire (Touraine et Sarthe) souhaitent planter du sauvignon, du chenin et du cabernet franc. Les plantations se dérouleront sur les deux prochaines campagnes.
Au final, en tenant compte des autres programmes visant à diminuer les surfaces et des arrachages non aidés, le potentiel de production en muscadet devrait baisser de quelque 1 500 ha, sur les 11 500 exploités. C'est bien loin des 3 000 ha visés par les professionnels en début d'année.