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DOSSIER - La thermo gagne ses lettres de noblesse

« Une formule à moindre coût »

La vigne - n°232 - juin 2011 - page 28

Pierre-Marie Marduel, vigneron dans le Beaujolais adhère à une Cuma.
Pierre-Marie Marduel, vigneron à Saint-Laurent-d'Oingt (Rhône) « J'obtiens des vins fruités, mais qui gardent les spécificités de leur terroir. » © M. BALUE

Pierre-Marie Marduel, vigneron à Saint-Laurent-d'Oingt (Rhône) « J'obtiens des vins fruités, mais qui gardent les spécificités de leur terroir. » © M. BALUE

Comme beaucoup d'autres producteurs du Beaujolais, Pierre-Marie Marduel a adopté la macération préfermentaire à chaud (MPC), variante de la thermovinification classique. « Pour le beaujolais primeur, les négociants recherchent des vins flatteurs, expose-t-il. C'est une des raisons qui m'a fait opter pour la MPC, car je vends toute ma production au négoce. » Après avoir chauffé la vendange pendant une dizaine d'heures, puis l'avoir refroidie, il pratique une macération fermentaire de deux à quatre jours pour ses primeurs et jusqu'à cinq à six jours pour les vins de garde.

Exploitant d'une petite structure, à Saint-Laurent-d'Oingt (Rhône), Pierre-Marie Marduel n'a pas les moyens d'investir seul dans du matériel de chauffage de la vendange. En 2002, il a formé une Cuma qui lui permet de partager une chaudière et une tour de refroidissement avec huit autres vignerons de la région. A eux neuf, ils chauffent environ 3 200 hectolitres de vendange sur une période de dix à quinze jours.

Un casse-tête

Autant dire que l'organisation est un véritable casse-tête ! Pierre-Marie Marduel explique que les membres se réunissent juste avant les vendanges pour dresser un planning d'utilisation du matériel. « Nous transportons la chaudière et la tour entre nos exploitations, sur un semi-remorque. Elles se déplacent toutes les quatre heures », précise-t-il.

Malgré ces contraintes, la Cuma permet à ses membres de thermovinifier à un coût plus bas que s'ils avaient chacun leur équipement ou même que la prestation. Elle est aussi l'occasion d'échanges sur leurs expériences. Ainsi, depuis cinq ans, Pierre-Marie Marduel estime qu'il a amélioré sa pratique de la MPC. Il maîtrise bien les températures, en fonction du style de produit qu'il veut obtenir.

« C'est un joli outil, une révolution pour le Beaujolais. Moi, je l'utilise pour avoir une palette plus large de styles, car je n'ai que le gamay. J'obtiens des vins fruités, mais qui gardent les spécificités de leur terroir. »

Pour le jeune vigneron, déjà riche d'expérience, il reste encore des choses à apprendre sur la thermo, comme savoir l'adapter à chaque millésime.

L'INVESTISSEMENT

Année : 2002.

Matériel choisi : une chaudière avec échangeur, plus une tour de refroidissement Durafroid.

Volume de thermo sur volume total de rouge : 180 hl sur 400 hl environ.

Pourcentage de thermo dans les assemblages : 40 à 60 % sur les primeurs et 20 % maxi sur les vins de garde.

L'essentiel de l'offre

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