Olivier Jacquet, de la chambre d'agriculture du Vaucluse est serein. «Cette année, nous retrouvons un potentiel de récolte correct. La sortie de grappe a été normale. Le grenache n'a pas coulé. Les grappes sont pleines.»
Même chose dans les Pyrénées-Orientales. « C'est la meilleure récolte qui se prépare depuis trois ans », assure Marc Guisset, de la chambre d'agriculture. Dans l'Aude, le potentiel est satisfaisant, sans être pléthorique. Dans le Diois, « il y a même un peu de vendange en vert à faire dans certaines parcelles », précise Nicolas Fermond, de la chambre d'agriculture de la Drôme. Dans les Charentes, le potentiel de rendement se situe entre 110 et 120 hl/ha. Des valeurs correctes pour la région.
Des feuilles commencent à jaunir
En dehors de ces régions, les constats sont moins enthousiastes. En Bourgogne, la récolte s'annonce plus importante que l'an passé, mais elle reste moyenne. Le chardonnay a légèrement coulé et l'échaudage a ôté un peu de potentiel.
En Touraine, la charge est normale, mais la sécheresse pourrait modifier la donne. En Gironde aussi. Dans ce département, le nombre de grappes est correct, mais « s'il n'y a pas d'eau dans les semaines qui viennent, le poids des grappes sera faible », pense Natacha Elia, de la chambre d'agriculture.
En Dordogne et à Sancerre, la sécheresse risque de porter un nouveau coup à un potentiel déjà entamé par la coulure. « La sortie a été généreuse, mais il y a eu pas mal de coulure sur le sauvignon, du fait de températures basses le matin (3 à 4°C) au moment de la fleur, indique François Dal, de la Sicavac à Sancerre. Et le stress hydrique se fait ressentir. Dans les jeunes vignes et sur les complants, les raisins sont très petits. Dans les vignes plus âgées, les feuilles de la base commencent à jaunir, voire à tomber. »
En Beaujolais, les dés semblent déjà jetés. La région s'attend à des rendements autour de 40 à 45 hl/ha, soit 10 à 15 hl/ha de moins que les plafonds autorisés. « Nous avons eu de forts déficits hydriques en mai, juin et début juillet. Les grappes ne grossissent pas », explique Jean-Henri Soumireu, de la chambre d'agriculture du Rhône.
Quant à la Champagne, son potentiel a été affecté localement par des gelées et par trois averses de grêle les 4, 18 et 28 juin, touchant 2 600 ha et détruisant 400 ha. De leur côté, les gelées ont atteint 2 650 ha et anéanti 1 320 ha, soit 3,8 % de la surface.
Le Point de vue de
Jean-Paul Boisson, 13 ha de vignes en Gaec à Saint-Laurent-la-Vernède (Gard)
« Une récolte prometteuse »
« Nous avons une belle sortie de grappes, mais ces dernières sont assez lâches, notamment sur les merlots où nous avons eu un peu de coulure. La récolte s'annonce donc très prometteuse qualitativement. Le vignoble est très sain. La météo nous a permis de tenir les cadences de traitement. Les vignes présentent une belle surface foliaire et nous avons une dizaine de jours d'avance par rapport à l'an dernier. Cette précocité est également favorable à la qualité du millésime. Cette année, nous allons éviter les pluies d'équinoxe et nous sommes sûrs d'atteindre un bon niveau de maturité pour nos cépages les plus tardifs. Nous avons prévu un “éclaircissage de propreté” sur un tiers du vignoble pour éviter les entassements de grappes sur les souches les plus vigoureuses. Je suis optimiste pour la qualité du millésime. »