Sur le plan sanitaire, 2011 est une année plutôt tranquille. Dans beaucoup de vignobles, le mildiou brille par son absence. « Cela fait deux semaines que nous conseillons de stopper la protection mildiou, car il n'y a aucun symptôme », rapporte Jean- Henri Soumireu, de la chambre d'agriculture du Rhône. Il n'y a guère que dans le Vaucluse et les Pyrénées-Orientales où le parasite sévit sur les jeunes feuilles et un peu sur grappes, sous la forme de rot brun.
« Pour l'oïdium, il fallait démarrer plus tôt »
En revanche, l'oïdium est présent. « Là où les vignerons ont fait des impasses ou relâché les cadences, il y a des dégâts », observe Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Dans les Pyrénées-Orientales, au moment de la nouaison, un stade très sensible à la maladie, les viticulteurs ont subi des orages répétés. Ils ont donc eu du mal à respecter les cadences de traitement. Résultat : « Il y a pas mal d'attaques sur feuilles et sur grappes. Dans certaines parcelles, des tris à la récolte seront nécessaires », explique Marc Guisset, de la chambre d'agriculture.
Dans le Vaucluse, « on en trouve régulièrement, notamment sur grappes, mais cela reste très limité. Les viticulteurs ont globalement bien maîtrisé la situation», indique Olivier Jacquet, de la chambre d'agriculture.
En Savoie, où la pression a été forte dès le départ, des parcelles sont bien attaquées. « Beaucoup de viticulteurs ont commencé les traitements oïdium en même temps que le mildiou. Or, pour l'oïdium, il fallait démarrer une semaine plus tôt », déplore Maxime Dancoine, de la chambre d'agriculture.
Réaliser un bilan
En Dordogne, la pression oïdium est allée crescendo depuis le début de la saison. Or, « certains viticulteurs ont trop poussé les rémanences, d'autres ont mal adapté les doses au risque réel ou n'ont pas pu traiter en face par face », analyse Laurent Colombier, de la chambre d'agriculture. Dans le Centre, l'oïdium sort également sur grappes dans les parcelles où les viticulteurs ont relâché les traitements du fait de l'absence de mildiou. « Comme nous sommes au stade fermeture de la grappe, nous conseillons aux viticulteurs de réaliser un bilan dans chaque parcelle. S'il y a plus de 5 % de fréquence d'attaque, ils doivent poursuivre les traitements », avertit François Dal, de la Sicavac à Sancerre.