VIN DÉSALCOOLISÉ So light bloqué par les Fraudes

Décidemment, l'innovation est un parcours semé d'embûches dans la filière vin en France. Alors que la désalcoolisation est autorisée dans l'Union européenne, sur le terrain, l'affaire n'est pas simple. La DGCCRF oppose son veto à la désalcoolisation par la technique membranaire proposée par Eurodia, au motif que l'entreprise n'a pas fourni toutes les informations exigées par la réglementation européenne sur la membrane de son appareil. Eurodia répond que cette membrane a été agréée par les autorités américaines, ajoutant qu'elle est aussi utilisée pour les dialyses. Elle est donc couramment utilisée aux Etats-Unis, en Australie, ainsi qu'en Afrique du Sud et les vins désalcoolisés avec cette technique peuvent être exportés dans l'Union Européenne. Cette situation fait bondir Claude Vialade, des domaines Auriol, dans l'Aude. Depuis 2008, elle a lancé So light, une gamme de vin à 9 % vol, désalcoolisé par la technologie membranaire d'Eurodia. Le produit marche très fort, mais depuis un an et demi, le développement est bloqué par le veto des Fraudes en France. « Nous avons décroché un marché de 250 00 bouteilles en Suède que nous ne pouvons pas honorer », s'insurge Claude Vialade. Du coup, elle envisage d'acheter et de désalcooliser du vin en Espagne, où, semble-t-il, le service des fraudes se montre moins tatillon qu'en France.