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Florence Lamoureux, conseillère d'entreprise à l'Union régionale Branne-Libourne-Targon, a étudié les exploitations viticoles sous un angle nouveau pour le compte de la chambre d'agriculture de Gironde. © URABLT-ADAR
Florence Lamoureux, conseillère d'entreprise à l'Union régionale Branne-Libourne-Targon, a réalisé une plongée dans les exploitations viticoles. Au terme de son travail, on y voit plus clair dans le paysage viticole girondin composé de 6 150 exploitations viticoles professionnelles. En croisant les critères de commercialisation et de prix de vente, elle met en lumière des systèmes d'exploitation très différents.
Ainsi, la livraison en cave coop (2 000 exploitations, 23 000 ha) se caractérise par un travail familial et des recettes régulières. Des fragilités aussi : les producteurs dépendent de la performance de la cave. Les délais de paiement s'allongent depuis cinq ans, passant d'un an et demi à plus de deux ans aujourd'hui. Le recours à un autre travail en complément s'accentue.
La vente de vin en vrac au négoce (1 400 exploitations, 30 000 ha) est un marché instable avec des ventes irrégulières. « Ceux qui s'en sortent ont optimisé les coûts de main-d'œuvre et de mécanisation tout en valorisant leurs produits avec l'obtention de médailles par exemple », note Florence Lamoureux.
« Des chefs d'orchestre dynamiques »
Il y aussi l'exploitant qui essaie de faire du vrac et de la bouteille (1 100 viticulteurs, 23 700 ha). Pas facile du fait de la dispersion du travail. Florence Lamoureux précise que ce sont des « systèmes en perte de vitesse, sauf dans les appellations porteuses ». Les 1 400 viticulteurs installés sur 30 000 ha qui vendent leurs bouteilles en CHR et aux particuliers sont-ils mieux lotis ? « Ce sont des chefs d'orchestre dynamiques », pour Florence Lamoureux. Reste que leurs coûts de production sont très élevés et qu'ils sont confrontés au manque de fidélité des clients, d'où une absence de visibilité à moyen terme.
Enfin, émerge la vente à l'export, avec 250 viticulteurs sur 14 100 ha. Une bonne part d'entre eux est dans une logique de luxe mais, dans leur cas, la transmission familiale est très difficile.
