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À LA VIGNE - OCTOBRE

Un millésime de contrastes

Marine Balue - La vigne - n°236 - novembre 2011 - page 11

À météo capricieuse, vins de qualité variable. Le millésime 2011 s'avère compliqué à travailler. Il présente de belles réussites, comme de moins bonnes.
VINIFICATIONS. Avec des vendanges de qualité variable, les vignerons et œnologues ont dû travailler très rigoureusement en cave. © C. WATIER

VINIFICATIONS. Avec des vendanges de qualité variable, les vignerons et œnologues ont dû travailler très rigoureusement en cave. © C. WATIER

Hétérogène : c'est le terme qui qualifie le mieux 2011 selon les œnologues. La météo observée pendant la maturation et les vendanges en est en grande partie responsable. « Ce millésime est en dents de scie, résume Sabine Garda, directrice du laboratoire départemental de Gaillac (Tarn). Les dates de récolte ont été très difficiles à fixer et la vigilance au vignoble a été primordiale. » Pour Étienne Carre, œnologue au laboratoire de Touraine, l'année est également « atypique ». Les premiers raisins ont été vendangés fin août-début septembre parce que l'état sanitaire se dégradait. Puis, le beau temps revenu, une seconde vague de récolte – dont les cuves finissent de fermenter – a eu lieu à partir du 20 septembre. « Après des premiers rouges pas toujours nets au niveau aromatique, les suivants sont fruités, avec une trame tannique bien présente, soutenue par l'acide tartrique, sans être trop lourde », décrit l'œnologue.

En Bourgogne, les cuvées de pinot noir sont les plus contrastées. Celles du début de campagne ont pu présenter des déviations aromatiques dues à la pourriture. « Mais il y aura aussi de très jolies choses en rouge, grâce notamment à une bonne maturité des tanins », avance Éric Pilatte, consultant en viticulture-œnologie. Chardonnay et gamay, quant à eux, ont mieux résisté à la pression. « Les blancs sont aromatiques, ont un bon équilibre acide et de la rondeur, précise-t-il. Et les gamays sont très prometteurs. » Dans le Languedoc-Roussillon, les œnologues rapportent une grande diversité de styles de vins. Hélène Teixidor, directrice de l'ICV Roussillon, partage les vins rouges en trois groupes, selon trois périodes de récolte : « des vins à dominante de fruits rouges frais avec des tanins tendres » au début ; « des vins aux arômes intenses de fruits rouges, aux tanins souples et élégants » ensuite ; puis « des arômes de fruits mûrs, des notes épicées et des tanins structurés » pour les derniers raisins rentrés.

Patience et savoir-faire

Dans le Bordelais également, les vins issus des terroirs et des cépages les plus tardifs seront les plus réussis. « Sur la rive droite (de la Dordogne, NDLR), c'est l'année des cabernets-sauvignons, illustre Denis Galabert, directeur du centre œnologique de Grézillac (Gironde). Ils ont pu être ramassés mûrs et ont une bonne richesse tannique, tout en gardant de la fraîcheur. »

Dans tous les cas, face à l'hétérogénéité de la qualité, les vignerons ont dû faire preuve de patience et de savoir-faire. « Enfin un millésime authentique, où le travail des vignerons sera mis en valeur », confirme Denis Galabert. En effet, le travail à la vigne et en vinifications fera la différence cette année.

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