C'est un été indien exceptionnel qui a marqué les deux dernières semaines d'octobre. Pour profiter de ces belles journées, beaucoup de viticulteurs ont retardé les vendanges de deux bonnes semaines. Par conséquent, elles devaient se terminer mi-novembre avec la récolte des cabernet-sauvignons plantés sur les Spring Mountains, au nord de San Francisco.
Le début de la saison avait pourtant mal commencé. Juin a été marqué par des fortes pluies, en particulier sur la Côte centrale. Puis, l'été frais a ralenti la maturation des grappes. Enfin, de nouvelles pluies se sont abattues sur le nord de la Californie la première semaine d'octobre. Plusieurs pinots noirs, sauvignons blancs et chardonnays ont été touchés par le botrytis, ce qui a réduit la production de vins mousseux.
Dans la Russian Valley, la pourriture grise était aussi présente, mais elle a très vite été contenue par les vents d'Alaska, bien plus froids que les habituels vents tropicaux venant du Mexique.
Contrairement à l'année dernière qui avait vu deux pics de chaleur s'abattre sur la Californie, les vignes n'ont pas souffert des variations de température. « Les raisins ont été ramassés avec des taux de sucres moins élevés que d'habitude », explique Terry Hall, directeur de la communication de l'Association des vignerons de la Napa.
Baisse de production
À cause des averses tombées en juin, en pleine floraison des grappes, la nouaison s'est mal passée. Puis, lors des vendanges, les viticulteurs ont dû faire beaucoup de tri pour éliminer les raisins atteints de pourriture grise. Pour ces deux raisons, la récolte est en recul. Tous signalent des baisses de production de 10 à 35 % par rapport à l'an dernier.
Néanmoins, les vignerons sont satisfaits de la couleur et de la longueur en bouche des rouges. Les vins étant un peu plus acides que d'habitude, ils espèrent qu'ils se conserveront plus longtemps. Ces profils inhabituels ne devraient pas affecter les prix, dépendants de l'équilibre entre l'offre et la demande, et non pas de la qualité du millésime.