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Autant le dire

“Du vin à la table des lycées !”

Igor Deperraz, instituteur-paysan (Seine-Maritime) - La vigne - n°237 - décembre 2011 - page 8

D'une invitation au voyage, le vin est devenu, au fil des législations et des campagnes de publicité, un produit cancérigène, toxique et, pour finir, un liquide que l'on compare à la piquette des petits bals du samedi soir. Devant une telle dégradation, la bière et les alcools forts ont pris la place laissée vide. Les jeunes n'ont plus aucune notion du terroir, des cépages et du travail d'orfèvre mis en œuvre pour la vinification. Pour redonner le goût d'une bonne bouteille, il serait souhaitable que ce produit de haute culture envahisse de nouveau les tables des cantines scolaires et les restaurants d'entreprise. Dans les lycées, apprendre à boire un petit verre de vin en mangeant serait plus bénéfique qu'une campagne de prévention. Boire du vin avec modération et plaisir est un frein à l'ivresse rapide et furtive donnée par les nouvelles boissons de l'industrie. La prohibition, dont on connaît les effets pervers depuis les années trente, n'est pas efficace. Plus les jeunes pourront s'initier tôt au plaisir des bons crus et des vins de pays, plus leur goût s'affinera et les éloignera des boissons qui ne procurent que l'ivresse. Du vin à la table des lycées devrait donner à la jeunesse cette culture du parfum, elle qui en manque cruellement car elle en a été abreuvée par les boissons sucrées aux édulcorants de synthèse. Pour reprendre la grande idée de Michel Colucci : « Le pinard ça devrait être obligatoire ».

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