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VIGNE

Un banc d'essai révélateur

Martin Caillon - La vigne - n°237 - décembre 2011 - page 46

Le pôle agroéquipement du Languedoc-Roussillon se dote d'un banc d'essai moteur qui prouve son intérêt dès son inauguration.
 © PHOTOS M. CAILLON

© PHOTOS M. CAILLON

La cave coopérative de Corneilhan, dans l'Hérault, a acceuilli, le 20 octobre, la présentation du banc d'essai moteur du pôle régional agroéquipement du Languedoc-Roussillon.

« La réduction des consommations d'énergie dans le secteur du machinisme est le premier objectif du pôle », rappelle Yvon Milhavet, président de l'association créée en 2010 et coordonnée par la fédération régionale et les fédérations départementales des Cuma. L'investissement s'élève à 100 000 euros financés par la région, l'État et l'Union européenne. Il inclut le camion et la remorque pour le déplacer dans toute la région.

Démarche rentable

Le passage au banc coûte 120 euros HT par tracteur. Ce 20 octobre, la rentabilité de cette dépense a de nouveau été démontrée avec un Massey Ferguson presque neuf sans problème majeur. Son examen a révélé qu'il pouvait être utilisé à un régime inférieur au régime nominal sans perte de puissance et avec une économie de 1,75 litre de carburant par heure.

On estime entre un et trois litres à l'heure en moyenne l'économie réalisable par tracteur. Le passage au banc est recommandé en fin de période de garantie, pour vérifier la fiabilité de l'appareil par rapport aux données du constructeur. À l'échéance du prêt bancaire, il peut constituer une aide à la décision de renouvellement du tracteur. Le pôle assure également une formation à la conduite économique.

1 Le tracteur testé

Il s'agit d'un Massey Ferguson3 cylindres, modèle 3635 GE, d'une puissance commerciale annoncée de 59 kW (80 ch), propriété de la Cuma d'Autignac (Hérault). Mis en service en février 2011, il affiche 451 heures au compteur.

2 Le banc d'essai

Le modèle Agriscan, de la société haut-savoyarde Rotronics, est un banc à refroidissement par air. Il est équipé de deux puissants freins électromagnétiques qui opposent une résistance au moteur du tracteur. Il est doté de deux capteurs, l'un d'effort de couple, l'autre de vitesse de rotation de la prise de force, dont on peut déduire le régime moteur. La mobilité du banc d'essai permet son déplacement sur site.

3 Connexion au banc

Jordan Courtillon, technicien de la FR Cuma mis à la disposition du pôle agroéquipement, branche le banc d'essai à la prise de force du tracteur testé. Le banc calcule et enregistre la puissance réelle et le couple du tracteur à la prise de force.

4 Raccordement au débitmètre

Le technicien relie le circuit d'alimentation du tracteur à un récipient auxiliaire équipé d'un débitmètre pour pouvoir mesurer le débit de la pompe d'injection ainsi que les consommations horaire et spécifique de carburant, données qui permettent d'évaluer le rendement du moteur.

5 Lancement du test

L'opération est pilotée depuis un ordinateur portable. Elle ne dure que cinq minutes. Au départ, le tracteur est lancé à plein régime.

Le banc soumet alors le moteur à un effort en le freinant jusqu'à 1 200 tr/ min pour trouver le couple maximal. Ensuite, le régime remonte par paliers jusqu'à atteindre le régime nominal. Toutes les quinze secondes, le couple, la vitesse de rotation du moteur et la consommation sont mesurés.

6 Résultats

José Jimenez (à gauche), président de la Cuma d'Autignac, propriétaire du tracteur, reçoit le diagnostic écrit et commenté par le technicien.

Les résultats révèlent la bonne réserve de couple du tracteur et un fonctionnement normal de la pompe d'injection. Le régime nominal est inférieur de 1,4 % à la normale (2 150 tr/min). Une économie de carburant de 1,75 l/h apparaît possible en utilisant le tracteur à 1 750 tr/min plutôt qu'à 2 150. À ces deux régimes, le moteur délivre la même puissance (70,2 ch).

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