Entre le 1er et le 9 novembre 2011, 300 à 350 mm de pluie se sont abattus sur le Var. Les viticulteurs, déjà sinistrés en juin 2010, doivent à nouveau remettre leurs vignes en état. « Ma récolte de viognier sera inexistante cette année encore, se désole Laurent Magdelein, du domaine des Escaravatiers, à Puget-sur-Argens. Certains plantiers ont résisté, d'autres ont été emportés. » Un mois après les intempéries, il a enfin pu entrer dans ses parcelles.
Aidé d'un ouvrier agricole, payé par la chambre d'agriculture du Var pendant 105 heures, et de Serge Legrand, son caviste, il a retiré les plastiques et les autres déchets accumulés dans ses vignes, enlevé le palissage détruit et dégagé les plantiers arrachés. « Nous avons aussi redressé les vignes en les maintenant avec des piquets », ajoute-t-il.
Trois semaines n'ont pas suffi. Il reste encore beaucoup à faire. « Pour combler les sillons creusés par le ravinement, nous avons rempli une quarantaine de remorques d'1 m3 de terre. Mais il en faudra encore plusieurs centaines car nous avons 4 ha de vins de pays à remettre en état. » Un travail de longue haleine qu'il espère avoir bouclé cet été. Cet épisode a retardé l'entretien des palissages, la taille et l'apport d'engrais. « Par chance, nous ne l'avions pas encore fait ! »
Consolider les tournières
Au château du Rouet, au Muy, « 2 ha avaient été totalement emportés en 2010. Après cela, nous avions creusé le ruisseau qui traverse la propriété sur 2 km. Si bien que cette année, la perte de fonds ne touche que les bordures du ruisseau », explique Matthieu Savatier, le propriétaire.
« Nous avons loué pendant quinze jours un tractopelle pour déblayer les accès et reboucher les ravinements. La chambre d'agriculture a pris en charge trois jours de travaux sur nos chemins, réalisés par une entreprise privée. » Avant le printemps, il reste à consolider les tournières et à rebâtir les digues emportées. Le travail en cave, la préparation des plantations, la taille et les inventaires sont retardés par tous ces imprévus.
73 dossiers de calamité
Fin décembre, la chambre d'agriculture du Var avait reçu 230 dossiers de calamité, dont 73 en viticulture. « Ces déclarations restent à expertiser, précise Mathieu Combier, du bureau de Vidauban. Il faut chiffrer les dommages et décider de l'accompagnement. La direction départementale des territoires et de la mer déterminera une enveloppe globale. » La zone de sinistre est très étendue : de Seillons-Source-d'Argens jusqu'à Fréjus. Quelque 120 ha de vignes ont été touchés, certaines parcelles entièrement détruites. Les dégâts sont toutefois moins importants qu'en juin 2010, où les récoltes avaient été anéanties.