« L'appellation Rivesaltes est chaque jour un peu plus condamnée. Avec un rendement autorisé de 25 hl/ha et des cours à 130 €/hl, le chiffre d'affaires atteint 2 600 €/ha, car seulement 80 % de la production pourra être vendue, 20 % étant mis en réserve durant un an. Or, nos coûts de revient sont de 5 000 €/ha. C'est intenable », s'alarme Philippe Maydat, président de la Coordination rurale des Pyrénées-Orientales. Force est de constater que le marché est à la peine. « Rivesaltes souffre d'une image vieillotte. Ses consommateurs sont âgés et la consommation décline. Chaque année, nous perdons 3 à 4 % en volume », constate Alain Denay, directeur de Bourdouil, un des premiers opérateurs, avec 45 000 hl d'AOC Rivesaltes achetés annuellement.
Pour autant, l'interprofession (CIVR) ne baisse pas les bras. Elle s'active pour redynamiser le marché, notamment avec le rivesaltes rosé. Lancé l'été dernier, ce vin semble avoir trouvé son public : 350 000 cols ont été venus en six mois. « La GD l'a très bien accueilli. Elle a apprécié de voir les vins doux naturels enfin innover », corrobore Alain Denay.
Les rivesaltes rosés touchent une clientèle plus jeune. Les producteurs peuvent les vendre dès le 1er décembre qui suit la récolte et ils en obtiennent en moyenne 160 €/hl, un prix supérieur au cours de l'appellation.
Cette année, selon les premières estimations, il devrait se produire 10 000 hl de Rivesaltes rosé, soit 10 % du volume de l'appellation. Le CIVR table sur des ventes d'un million de cols. Autre éclaircie en vue : une prochaine hausse des cours pour le Rivesaltes traditionnel. « Le négoce est d'accord pour des cours qui devraient s'établir à 140 €/hl dès ce début d'année », promet Gérard Samson.