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ACTUS - VOS CONCURRENTS

L'Autriche voit la vie en vert

Mathilde Hulot - La vigne - n°239 - février 2012 - page 26

Ce pays mise sur un cépage original, le grüner veltliner.
L'AUTRICHE entend séduire les tables les plus branchées avec le grüner veltliner, ici cultivé au domaine Wachau. © H. LACKINGER

L'AUTRICHE entend séduire les tables les plus branchées avec le grüner veltliner, ici cultivé au domaine Wachau. © H. LACKINGER

Une valorisation en hausse à l'export

Une valorisation en hausse à l'export

Aux États-Unis, il commence à avoir du succès. On l'appelle « groony », « groovey » ou GV plutôt que par son nom, car il est imprononçable. Essayez donc : « grüner veltliner » ou veltliner vert. C'est le cépage spécifique de l'Autriche où il couvre un tiers des 46 000 ha plantés. Willi Klinger, directeur d'ÖWM (Österreich Wein Marketing), la société de promotion des vins, a l'ambition de le rendre aussi populaire que le sauvignon blanc.

Incroyable à table

Le grüner veltliner donne généralement des vins faciles à boire. Mais récolté mûr sur de beaux terroirs, il se prête parfaitement à la garde. Il est surtout incroyable à table.

«Lors d'un concours de cuisine à Pékin, deux vins ont été reconnus comme se mariant avec un maximum de mets : le champagne et le grüner veltliner », assure Willi Klinger. En quelques années, il est devenu la coqueluche des sommeliers qui aiment ces vins « originaux, secs, épicés et passe-partout ».

Modèle néo-zélandais

Les Autrichiens ont décidé d'en faire leur porte-drapeau. « Mais pas question d'oublier le reste de la production », clame Willi Klinger. Les producteurs veulent valoriser tous leurs vins, même les rouges (pinot noir, cabernet et merlot) qui couvrent un tiers des surfaces. Leur modèle : la Nouvelle-Zélande, dont le prix moyen au litre des vins exportés atteint des niveaux imbattables. « Un million d'hectolitres pour un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros ! », insiste Willi Klinger. Objectif pour l'Autriche : atteindre 3 euros le litre dès 2015 ou 2016. Un objectif à portée de main, si l'on en juge par la progression réalisée ces dernières années.

L'Allemagne reste le premier marché export. L'Autriche souhaite conserver ce très bon client tout en développant, dans l'ordre, la Suisse, les États-Unis, les Pays-Bas et la Suède.

« Du rouge, du blanc ou du vert »

ÖWM dispose d'un budget de 8 millions d'euros provenant de cotisations professionnelles et d'aides publiques. Ses moyens étant assez limités, l'organisme mise sur les dégustations dans les palaces (à Tokyo, à New York et même à Paris le 30 janvier dernier) et sur les réseaux sociaux.

En 2010, il a sponsorisé la Conférence européenne des blogueurs du vin (EWBC) à Vienne. Aux États-Unis, il fait appel à une agence pour animer sa page Facebook et dialoguer avec les blogueurs et les utilisateurs de Twitter. Résultat, le GV est de plus en plus branché web 2.0. À New York, les sommeliers des restaurants qui donnent le ton demandent à leurs clients s'ils souhaitent « du rouge, du blanc ou du vert » !

CE QUE ÇA VA CHANGER POUR VOUS

Le grüner veltliner s'affiche comme un vin original. Il plaît aux sommeliers branchés. Les Autrichiens veulent l'imposer sur les cartes des grands restaurants. En volume, il ne sera jamais une menace. Mais il bousculera nos muscadets, bourgognes, alsaces et même champagnes dans les lieux avides de nouveautés.

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