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Autant le dire

“Plouc, paysan, viticulteur et aujourd'hui chef d'entreprise”

Lu sur le web, blog du château Hourbanon, à Prignac-en-Médoc (Gironde) - La vigne - n°240 - mars 2012 - page 5

En quelques décennies, de gros changements ont eu lieu dans notre métier. Voici quarante ans, quand mon père a acheté, les anciens propriétaires étaient coopérateurs et éleveurs. À l'époque, ces gens cultivaient la vigne de manière empirique, avec un but : faire le plein. Ils faisaient en fonction de ce que Mère Nature leur permettait. Pour pallier les aléas climatiques, l'élevage était une bonne solution. Lorsque mon père a acheté, il a recommencé à vinifier sur l'exploitation. Il a fait avec ses moyens et a amélioré la qualité des vins produits. Quelques années après, ma mère étant alors à la tête de l'exploitation, ce fut l'essor de la grande distribution. Il a fallu améliorer la productivité. Entretemps, la science s'est penchée sur la viticulture et l'œnologie, ce qui a permis d'améliorer la qualité et de régulariser les quantités produites. Lorsque je suis arrivé, la science avait encore progressé, mais surtout, les moyens techniques permettant de mettre en œuvre nos connaissances s'étaient miniaturisés pour les petites exploitations. Le prix des investissements était devenu à peu près abordable. Là encore, grosse progression qualitative. Mais ce qui n'allait pas, c'était la distribution. À Bordeaux, quand le négoce éternue, les petits exploitants s'enrhument et quand le négoce s'enrhume, on meurt…

Je me suis donc attelé à construire une distribution. Et voilà ! En à peine quarante ans, nous sommes passés par de nombreux stades, du plouc au paysan, puis au viticulteur et maintenant gestionnaire d'entreprise. Aujourd'hui, je passe près de la moitié de mon temps à des taches administratives et commerciales.

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