Tendance de fond ou faiblesse passagère ? Avec 260 160 hl vendus à l'étranger en 2011, les vins d'Alsace ont décroché de 3,9 % en volume et gagné 4 % en valeur. Le Conseil interprofessionnel des vins d'Alsace (Civa) voit dans ses chiffres l'impact de la faible récolte 2010 qui a fait grimper les cours du vrac et a mis les opérateurs en mauvaise posture pour résister en terme de prix sur leurs marchés traditionnels d'Europe du Nord. Le coup de mou est sérieux sur trois des principaux marchés des vins d'Alsace : la Belgique (-9,4 % en volume), les Pays-Bas (-8,7 %) et le Danemark (-10,3 %). Pour le négociant Claude Gisselbrecht, cette chute s'explique par la concurrence. « Elle vient de partout. L'image de l'Alsace s'essouffle en Belgique. Le consommateur belge a envie de goûter autre chose. Le cava espagnol y est à la mode au détriment du crémant d'Alsace. » Frédéric Raynaud, directeur de la cave de Pfaffenheim (Haut-Rhin) et du négoce Dopff & Irion, affirme que des « importateurs belges et néerlandais de taille moyenne ont définitivement arrêté le riesling alsacien pour passer sur des rieslings allemands, moins chers ». En revanche, l'horizon lointain s'éclaircit. « Depuis deux ans, les volumes expédiés en Océanie et au Japon ne sont plus anecdotiques. Le pinot gris a du succès en Nouvelle-Zélande », se félicite Claude Gisselbrecht. « Nous progressons sur les marchés à monopole », enchaîne Frédéric Raynaud. Au Canada (+ 8 %) et en Suède (+ 6,3 %), les ventes de vins d'Alsace ont évolué dans le bon sens en 2011.