Soudain, lors d'une manutention par un chariot élévateur, une barrique pleine d'eau-de-vie s'est embrasée dans les bâtiments de l'Oreco (Organisation économique du cognac), à Merpins, près de Cognac, en Charente. Le feu n'a pu être arrêté. L'alarme a été déclenchée pour qu'interviennent l'équipe de gardiennage et les pompiers. Plus de peur que de mal, puisqu'il ne s'agissait que d'un exercice réalisé fin avril et lié au récent classement en « Seveso seuil haut » de l'Oreco.
L'entreprise, qui stocke et fait vieillir des eaux-de-vie pour les viticulteurs, les distillateurs et les négociants, vient en effet de franchir le seuil des 500 000 hl de cognac dans ses chais, soit 15 % des stocks de la région.
« Comme nous sommes passés en Seveso seuil haut, nous devons répéter un exercice de sécurité chaque année, avec à chaque fois un scénario différent », explique Dominique Guérin, directeur de la gestion des stocks. À chaque exercice, elle doit informer le voisinage.
Le risque, c'est l'incendie
La Charente compte vingt-six établissements classés Seveso, dont vingt-deux stockent du cognac. Quatre sont classés en seuil haut, dont l'Oreco, Rémy Cointreau et Jas Hennessy. Selon la préfecture de la Charente, « le problème tient à l'alcool, avec des risques importants d'incendie et d'explosion ».
À l'inverse d'autres sites Seveso qui peuvent émettre des produits toxiques et dangereux, les chais de Cognac ne font courir qu'un danger à leur entourage, celui de l'incendie. Les services de secours de la ville de Cognac ne seraient pas suffisants pour combattre un feu important à l'Oreco. « Dans ce cas, il faudrait faire venir des pompiers d'autres villes du département », indique Dominique Guérin.