Après un léger rebond en 2010-2011, le marché vrac de l'AOC Languedoc replonge dans la morosité. « Sur les deux derniers mois, je n'ai pas eu une demande d'échantillon. À l'export, nos ventes sont stables, mais en France, nous sommes à la peine. Et pour les rares contrats que nous avons signés, les sorties ne se font pas », témoigne le responsable production de la coopérative de Saint-Félixde-Lodez (Hérault), un des plus gros producteurs d'AOC Languedoc avec 10 000 hl revendiqués cette année.
« Depuis le début de l'année, je n'ai vendu que deux citernes. Le marché n'est pas demandeur. Je faisais 48 000 hl en coteaux du Languedoc dans les années 2000, je suis tombé à 4 000 hl l'an passé », confirme le courtier Pascal Vailhère.
Où en est précisément le marché ? Difficile de le savoir. Le Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL) n'a pas souhaité communiquer les volumes de transaction depuis le début de la campagne : le Val d'Orbieu ayant modifié son mode de transmission des contrats, la comparaison avec les années passées aurait été biaisée. Mais il affirme que les transactions seraient stables, ce qui ne semble par correspondre à la réalité vécue sur le terrain.
De même, le CIVL annonce un prix moyen pondéré de 98 €/hl sur les neuf premiers mois qui ne semble pas atteint selon les témoignages recueillis et qui dépasse la fourchette de 85 à 90 €/hl constatée par les courtiers. « Même à 90 €/hl, on ne trouve pas preneur », affirme une cave. L'écart entre la moyenne annoncée par l'interprofession et les chiffres remontant du terrain peut provenir du fait que le CIVL tient compte de tous les contrats, y compris les vins bios valorisés au double du prix du marché et les contrats réalisés au sein d'une même cave pour la vente au caveau.