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éditorial

Aléas climatiques

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne - La vigne - n°243 - juin 2012 - page 4

Rarement une saison est partie d'un aussi mauvais pied. Elle a démarré par un débourrement chaotique dont la cause incombe en grande partie au gel d'hiver. Le Beaujolais, Bordeaux et les côtes du Rhône en ont souffert. Puis en avril, le Val de Loire, Chablis et une partie de la Champagne ont subi un gel printanier. Et depuis, c'est une succession d'épisodes pluvieux, ponctués par des déluges locaux et des averses de grêle dont on a l'impression qu'elles touchent des zones de plus en plus entendues. Cette fois, le Var et le nord de l'Alsace ont subi les foudres du ciel. Ces catastrophes nous rappellent l'impérieuse nécessité de protéger les récoltes et de s'assurer contre les aléas climatiques.

Or, dans ces deux domaines, la viticulture se heurte à l'incompréhension, sinon à l'hostilité de son entourage. Les produits de traitements, et même le simple fait de traiter les vignes, sont de plus en plus critiqués. On ne voit plus les services qu'ils rendent, seulement les problèmes qu'ils posent. Ainsi, l'interdiction des traitements à l'hélicoptère a été saluée comme un progrès par les médias qui ne comprennent rien à l'agriculture, alors que c'est un recul pour tous ceux qui cultivent des vignes en forte pente. Ces viticulteurs doivent reprendre le pulvérisateur à dos ou les chenillettes au risque de s'exposer à des chutes ou des contaminations. Qui s'en émeut ?

L'assurance contre les aléas est un autre sujet d'incompréhension, moins médiatique. Les pouvoirs publics ne connaissent que l'assurance-récolte qu'ils subventionnent. Ils ont réduit à peu de chose la dotation pour aléas climatiques. Ils voient d'un mauvais oeil le VCI. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu'il repose de manière trop évidente sur le bon sens, puisqu'il s'agit de faire des réserves de vin les bonnes années pour avoir de quoi vendre les années déficitaires. Plus de quinze ans après sa mise en place en Champagne, le VCI reste encore expérimental dans les autres vignobles. Pourtant, la viticulture a inventé là un système qui ne coûte rien à l'État. En cette année où beaucoup de vignerons risquent de ne pas faire le plein, il serait temps que l'administration lève les obstacles à l'adoption de ce système par les régions qui le souhaitent.

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