Le maire de Saulchery, dans l'Aisne, a pris un arrêté municipal le 12 mars dernier interdisant le traitement des deux parcelles jouxtant l'école de 8 h 20 à 11 h 40 puis de 13 h 20 à 16 h 40 les jours de classe. « C'est un arrêté de bon sens qui n'aurait jamais été pris si un viticulteur n'avait pas traité avec un canon pendant une récréation sur une parcelle jouxtant l'école », précise le maire Claude Paudière. Ce dernier a fort à faire avec une association écologiste très puissante qui milite pour le « zéro pesticide » aux abords des habitations. « Je sais que cette association exploite mon arrêté, regrette le maire. Mais je ne peux pas laisser un vigneron traiter si près des enfants alors qu'il existe des délais de rentrée pour les salariés après un traitement. » « Cette mesure nous paraît excessive, d'autant qu'un mur haut de 4 mètres sépare la cour de la parcelle », précise le Syndicat général des vignerons (SGV), qui a déposé un recours gracieux auprès de la mairie. Le SGV craint l'effet boule de neige et redoute la publication d'arrêtés encadrant les horaires de traitement près des maisons. C'est dans ce département de l'Aisne que des associations écologistes sont parvenues à bloquer, depuis vingt-cinq ans, la plantation de vignes AOC à Chartèves avec la complicité passive des services de l'État.