Les producteurs de rosé d'Anjou voulaient savoir si l'osmose inverse risquait d'altérer leurs vins. Pour leur répondre, l'Institut français de la vigne et du vin (IFV) a conduit des essais à la coopérative Les caves de la Loire durant trois ans.
À chaque fois, les chercheurs ont travaillé sur trois cuves de 100 hl d'un même moût. Ils ont chaptalisé la première cuve et osmosé la deuxième. Puis ils ont chaptalisé la moitié du volume de la troisième cuve et osmosé l'autre moitié.
En fonction des millésimes, le degré potentiel affichait entre 10,23 et 11,14 % vol. L'enrichissement ou l'osmose ont donc permis de relever le degré de 0,5 ou 1,5 % vol, le but étant de ne pas dépasser les 12 % autorisés par l'appellation. Les trois cuves ont été vinifiées, filtrées et mises en bouteille dans les mêmes conditions.
Utile en cas d'excès d'eau avant les vendanges
L'IFV a fait déguster les vins à des techniciens et des vignerons. Sur l'ensemble des dégustations, l'échantillon osmosé à 100 % est ressorti en tête. « Les professionnels l'ont jugé plus olfactif, plus fruité et avec plus de gras, indique Philippe Chrétien, qui a piloté l'expérimentation pour l'IFV. L'osmose inverse n'altère pas le produit. C'est un correctif très utile en cas d'excès d'eau juste avant la vendange. » Désormais, la balle est dans le camp des professionnels. « Nous voulions anticiper une éventuelle suppression de la chaptalisation. L'Inao ne valide une nouvelle technique comme l'osmose inverse que si des expérimentations sont menées. C'est fait », précise Olivier Lecomte, ancien président du syndicat du rosé d'Anjou.