Exit les dérogations qui permettaient aux producteurs de liquoreux de chaptaliser les vins de plus de 15 ° d'alcool total (acquis et potentiel). L'an dernier, les cahiers des charges de ces AOC ont été modifiés en ce sens. Une mesure qui entre en vigueur pour les vendanges 2015. À Monbazillac, on a du mal à avaler la pilule. « Les consommateurs apprécient un profil de liquoreux fruités, concentrés, que l'on n'obtient pas quand on ramasse les raisins entre 14 et 16 degrés », martèle Frédéric Borderie, du château Poulvère, 104 ha dont 53 ha en Monbazillac. « Nos liquoreux tournent autour de 12,5 degrés, avec 90 g/l de sucres résiduels, ce que nous n'obtenons pas naturellement tous les ans », explique un responsable professionnel. L'ODG de Monbazillac tente de rallier d'autres liquoreux pour obtenir le retour de la chaptalisation. Pour Philippe Dejean, président des Sweet Bordeaux, « c'est un combat d'arrière-garde ». En attendant, les viticulteurs ont deux solutions pour concentrer une vendange : l'osmose inverse ou l'évaporation sous vide. Le hic, c'est que la première n'est pas adaptée aux moûts des liquoreux, épais et troubles, et que la seconde nécessite un investissement important.