«L'IGP Hérault rouge et rosé marque une progression de près de 20 % par rapport à la campagne précédente, constate Jean Courty, chez FranceAgri-Mer. Alors que l'IGP Aude est en recul de 60 000 hl. » Ce retard ne peut être dû à un manque de disponibilité, car la récolte 2011 a été plus abondante que celle de 2010, ni à une différence de qualité entre les deux IGP. « Les marchés n'ont pas de préférence entre Aude et Hérault, note René Vergnes, courtier à Béziers (Hérault). Ils jouent plutôt sur les prix. Or, les producteurs audois ont voulu imposer un prix élevé de 65 €/hl et sont longtemps restés sur cette position. Les Héraultais, eux, ont plus rapidement accepté 60-62 €/hl. L'Aude a perdu de gros marchés en début de campagne et se retrouve avec des stocks. » La cave de Coursan-Armissan, dans l'Aude, s'en sort bien. « Nous avons vendu nos IGP Aude en début de campagne, explique Sébastien Boyer, son directeur. Mais les cours ont été en dents de scie et sont aujourd'hui à 50-55 €/hl. » La cave produit aussi de l'IGP Hérault, qui s'est toujours vendue plus vite. « Le littoral héraultais est peut-être plus connu ou plus attractif que la côte audoise… »
Autre hypothèse : l'Hérault est plus accessible aux transporteurs que l'Aude. « C'est plus rapide d'acheminer le vin vers la vallée du Rhône, la Bourgogne et l'Allemagne, les principaux marchés de ces IGP, depuis l'Hérault que depuis l'Aude », suggère Pierre Thibault, courtier dans l'Hérault. Il ajoute que les retards actuels dans les retiraisons ralentissent les échanges et font diminuer les prix.
Enfin, des remaniements au sein de négoces et de regroupements de producteurs audois ont pu perturber les marchés, quelle que soit l'appellation. « On observe aussi un retard de l'Aude sur l'Hérault pour les IGP Oc et les vins de table », souligne Jean Courty.