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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rosés Le côtes-du-roussillon scotché au plancher

Michèle Trévoux - La vigne - n°244 - juillet 2012 - page 60

Malgré l'engouement du marché pour le rosé, l'AOC Côtes du Roussillon rosé peine à assurer un revenu rémunérateur à ses producteurs. Elle reste prisonnière de son positionnement en hard discount.

Le millésime 2011 se présentait pourtant bien. La récolte était abondante avec des rendements qui, après trois maigres années, approchaient du maximum autorisé (48 hl/ha). Moins chargé en alcool et plus fruité, le millésime 2011 est plus adapté à la demande.

D'ailleurs, la campagne a été dynamique, avec des volumes en hausse par rapport à l'an dernier et des cours en très légère progression. « Le marché du côtes-du-roussillon rosé se développe, confirme Sandrine Le Cam, œnologue des Vignerons catalans, qui commercialise 75 % des volumes. L'appellation bénéficie de l'engouement pour le rosé. » Et pourtant, côté production, on fait plutôt grise mine. « Le côtes-du-roussillon rosé est le rosé AOC premier prix de Lidl, Aldi et Leader Price. On écoule des volumes, mais les prix à 70 €/hl ne couvrent pas les frais de production, surtout les années de petite récolte », déplore Serge Guillet, directeur de la Maison des vignerons.

En dix ans, la production de rosé en côtes-du-roussillon a plus que doublé. Avec un marché vrac de 100 000 à 110 000 hl par an, les volumes en rosé dépassent ceux des rouges. « Le hard discount a absorbé nos excédents de rouge. Mais depuis dix ans, les prix n'ont pas évolué. Et Rieux, ce négociant qui vendait des vins de pays en appellation, nous a causé beaucoup de tort en faisant chuter les cours », complète Francis Bonnet, le président du Syndicat des côtes-du-roussillon. Depuis cinq ans, l'interprofession encadre ce marché : les producteurs doivent limiter leurs volumes et ne pas dépasser la moyenne de leurs ventes sur les trois dernières années. Reste à sortir le côtes-du-roussillon rosé du circuit hard discount sans perdre de volume. Un défi déterminant pour l'avenir du vignoble catalan qui a déjà perdu 10 000 ha en quinze ans.

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