Retour

imprimer l'article Imprimer

À LA VIGNE - AOÛT

Maturités très hétérogènes

Marine Balue - La vigne - n°245 - septembre 2012 - page 9

Les écarts de maturité entre les vignes ou à l'intérieur d'une même parcelle compliquent les contrôles et risquent de perturber l'organisation des vendanges.
MATURATION. De gros décalages dans la coloration des baies sont observés sur un même pied ou sur une même grappe. © J.-C. GUTNER

MATURATION. De gros décalages dans la coloration des baies sont observés sur un même pied ou sur une même grappe. © J.-C. GUTNER

L'étalement de la floraison puis la sécheresse fin août ont entraîné une grande hétérogénéité de maturité entre les parcelles, voire à l'intérieur d'une même parcelle. « C'est surtout le cas des pinots noirs, dont la floraison a été chaotique, observe Bertrand Daulny, œnologue à la Sicavac, dans le Sancerrois. Les sauvignons ont fleuri plus tard et sont moins hétérogènes. » Il ajoute que les vignes âgées résistent mieux au stress hydrique que les jeunes et poursuivent mieux leur maturation.

Blocages de maturation

« Certaines parcelles sont bloquées à véraison à cause de la sécheresse », relate Julien Belle, directeur du centre œnologique de Cadillac-Podensac (Gironde). Résultat : les contrôles de maturité s'avèrent très compliqués. « Il y aura des écarts entre les contrôles et la réalité », avertit Damien Le Grelle, œnologue à l'interprofession de Bergerac (Dordogne).

En Bourgogne comme en Beaujolais, des parcelles sont déjà bien avancées, quand d'autres sont plus à la traîne. « Nous conseillons aux vignerons de continuer leurs contrôles de maturité sur toutes leurs parcelles », annonce Florence Hertaut, conseillère dans le Beaujolais. Car les dates de vendange risquent d'être chamboulées cette année.

En Champagne, l'interprofession indique début septembre que « les parcelles les plus mûres dépassent déjà les 10 % vol. d'alcool potentiel » et « font le grand écart avec les vignes les plus tardives, encore à 5 ou 6 % vol. ». Elle prévoit un étalement de la cueillette sur plus de trois semaines. « Il faudra attendre au maximum pour ramasser les dernières parcelles. Ce qui pourra compliquer l'organisation des vendanges », soulève Sébastien Boevert, œnologue à la station œnotechnique de Champagne. Le Muscadet et l'Anjou sont confrontés au même problème. « Mais tant que la vigne sera saine, on pourra se permettre d'attendre la maturité optimale », espère Christophe Marchais, œnologue dans le Val de Loire.

Des pluies bienvenues dans le Sud-Est

Les vinifications risquent d'être délicates. « Pour les vins à cuvaison longue, il faudra bien réfléchir, avoir bien trié, voire vendangé en vert les grappes pas mûres », poursuit Damien Le Grelle.

Dans le Sud de la France, cette hétérogénéité s'est un peu résorbée début septembre. « Il y a un mois, j'étais un peu inquiet. Mais finalement, la véraison s'est déroulée de façon homogène », constate Jean Natoli, consultant œnologue dans le Languedoc. « Il est tombé entre 15 et 35 mm de pluie la dernière semaine d'août, ce qui a fait gonfler les baies et devrait homogénéiser un peu la situation », ajoute Arnaud Morand, œnologue à l'ICV Provence, dans le Var.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :