Jean-Claude Pellegrin est viticulteur à Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône.
Sa coopérative mène une politique de réencépagement en syrah qu'il suit.
Cette année, il commande auprès d'un pépiniériste les clones 524 et 747 qui sont peu sensibles au dépérissement. Il les plante en février et les fait analyser pour vérifier que la livraison correspond à la commande. Le résultat est édifiant. Sur les trois plants prélevés, un seul correspond. D'autres prélèvements et d'autres analyses sont réalisés. Là encore, de nombreux clones ne sont pas les bons. Pour le viticulteur, pas de doute : il y a eu des mélanges de clones au moment de la fabrication des plants. Pour lui, c'est d'autant plus anormal que les plants sont certifiés par FranceAgriMer. « Il faut revoir la procédure », insiste-t-il. Faut-il s'attendre à une explosion de cas ? La chambre d'agriculture du Vaucluse se montre prudente. Cette dernière a testé cent ceps, pris sur une dizaine de parcelles.
« Moins de 20 % ne sont pas ceux que le viticulteur avait commandés. Mais cela reste un petit échantillon. Et on ne peut pas généraliser à la totalité des plants de syrah vendus », rapporte François Bérud. De son côté, Pascal Bloy, le directeur du pôle national matériel végétal de l'IFV, reconnaît qu'il peut y avoir des mélanges. Mais selon lui, cela reste ponctuel et il n'y a pas lieu de remettre en cause la certification.