Saint-Maurice « Grossir de manière cohérente »

Après un parcours atypique, la coopérative de Saint-Maurice-de-Cazevieille fait partie des pôles de vinification qui ont émergé dans le Gard.

À la cave de Saint-Maurice-de-Cazevieille (Gard), au pied des Cévennes, l'aventure de l'Union des garrigues a été salutaire. La cave a été une des premières à adhérer au groupement de producteurs créé en 1976. Elle a également été l'une des premières à en sortir en 1993, bien avant la débâcle qui vient d'emporter cette structure. « Nos efforts pour améliorer la qualité n'étaient pas rémunérés », rappelle Vincent Trouillas, l'actuel président de la cave.

Après avoir quitté l'union, la cave de Saint-Maurice-de-Cazevieille se retrouve seule face au marché, obligée de vendre elle-même ses 45 000 hl. Toute la récolte s'écoule en vrac. « Pour intéresser les acheteurs, il nous fallait des volumes suffisants. Nous nous sommes fixés l'objectif de 100 000 hl. »

Échaudée par l'expérience du groupement, la coopérative fait le choix de garder son indépendance et de grossir au gré des opportunités. En 2006, une fusion avec la cave voisine de Saint-Césaire-de-Gauzignan porte les volumes à 80 000 hl. Puis d'autres projets de fusion ont été étudiés, mais sans aboutir. « Nous voulions grossir, mais pas à n'importe quel prix », indique Vincent Trouillas.

Les 100 000 hl sont atteints en 2007

En 2007, la cave réorganise son outil de vinification. Elle augmente sa capacité de cuverie et construit un troisième quai de réception. « Nous voulions un outil pour produire du vrac qualitatif avec une offre différenciée selon la demande de nos clients », explique Laurent Durif, le directeur.

Aujourd'hui, les coopérateurs sont rémunérés entre 40­et 50­€/hl net. Une bonne fourchette, selon le centre de gestion.

À partir de 2007, de nouvelles adhésions permettent à Saint-Maurice d'atteindre le seuil des 100 000 hl. Et en 2009, elle récupère également une partie des volumes et les installations de la cave de Brouzet-les-Alès, contrainte à la liquidation par la déconfiture de l'Union des garrigues.

« Nous avons atteint le maximum des volumes que nous pouvons traiter avec nos installations. Pour aller au-delà, il faudrait réinvestir », estime Laurent Durif. La cave a choisi une autre option : en 2012, elle a signé une convention avec la cave de Barjac, dans l'extrême nord du Gard. Cette petite coopérative compte 70 adhérents et vinifie 20 000 hl. À travers cette convention, Saint-Maurice s'engage à mettre du personnel à disposition pour le suivi des vinifications en échange de quoi Barjac lui confie la vente de sa production en vrac. « Ce terroir différent va nous permettre d'accroître notre offre tout en diversifiant nos qualités », se félicite Laurent Durif.