Le marché vrac de l'IGP Pays d'Oc bio marque le pas. Depuis deux campagnes, le volume des transactions en rouge et rosé se tasse. Cette pause ne peut pas être attribuée au fait que les acheteurs se sont tournés vers d'autres catégories de vin de la région puisque, à l'exception d'une progression sur l'IGP des Sables de Camargue, le marché vrac des IGP de département bios est resté stable lui aussi. « Il y a un ralentissement du marché, constate Gilles Louvet, patron des Vignobles Gilles Louvet, leader français du négoce en vins bios. Nos clients habituels ont réduit leurs achats. Nous continuons à progresser grâce à de nouveaux marchés. »
La moindre activité a entraîné un effritement des cours : - 3,8 % sur les rosés et - 4,5 % sur les rouges. Ce retournement survient au moment où l'offre doit s'accroître. Au vu des surfaces en conversion, la production languedocienne, tous vins confondus, devrait progresser de 40 % cette année. La faible récolte attendue pourrait minorer cet essor. Néanmoins, chacun s'attend à un nouvel effritement des cours. « Le marché risque d'être chaotique, prédit Olivier Azan, producteur négociant. Il y a des stocks et les nouveaux venus sont surtout des vraqueurs. Il y aura un déséquilibre entre l'offre et la demande. Les belles qualités partiront, ce sera plus dur pour les vins moins qualitatifs. »
« Il va sans doute y avoir deux ou trois années difficiles, corrobore Jacques Frelin, le patron de Terroirs vivants, société de négoce spécialisée en vins bios. Mais cette progression de l'offre est une opportunité pour des développements commerciaux inenvisageables tant que nous manquions de produit. Avec des prix plus compétitifs, le bio français devient concurrentiel. Cela prendra du temps, mais le marché repartira. Le bio est une tendance de fond. »