Premier acheteur mondial de vins français, la SAQ (Société des alcools du Québec) va bien. Elle a clos son exercice 2011-2012 avec des ventes dépassant 2,8 milliards de dollars canadiens (CAD), soit 10 % de hausse par rapport au précédent. Elle a versé un dividende de 999,7 millions de CAD au gouvernement, soit 97,7 millions de plus que prévu ! En tout, elle vend 11 000 références de 65 pays. Les ventes de vins rouges dominent (71 %), mais la consommation de blancs progresse, selon Emmanuel Bellier, d'Ubifrance. Représentant 31 % des ventes du monopole, la France est son premier fournisseur. C'est aussi le premier fournisseur de vin du Canada en valeur avec 269 millions d'euros, mais les deux tiers des ventes des vins français se font au Québec. Les vins préférés des Québéquois sont les bordeaux rouges, suivis des rouges américains et toscans. Attention à la concurrence : en 2011-2012, les États-Unis ont progressé de 23 %, le Portugal de 20 % et la Nouvelle-Zélande de 46 %. Éric Bantegnies, copropriétaire du vignoble Bertinerie (Gironde), vend là-bas depuis longtemps. Il vante la stabilité de la politique d'achat du SAQ, bienvenue pour tout producteur qui parvient à se faire référencer. Mais il met en garde : « 10 % du prix du vin paie l'agence et 10 % va à la promotion, devenue incontournable. » Autrement dit, pour un vin vendu 4,70 euros HT départ (et revendu 19 CAD), il reste 3,76 euros par bouteille. Il faut donc bien faire ses calculs.