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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges : Le Beaujolais tente de gérer la pénurie

D. B. - La vigne - n°246 - octobre 2012 - page 70

Avec une production moyenne peut-être inférieure à 25 hl/ha, le Beaujolais a du mal à gérer la pénurie sur le marché du primeur. Les cours s'envolent à près de 250 €/hl, contre 170,95 €/hl de moyenne l'an passé.

Les plus pessimistes tablent sur un déficit de 80 000 hl pour le beaujolais nouveau (génériques et villages réunis), conséquence d'un rendement moyen estimé à 20-25 hl/ha. Comme le marché 2011 avait porté sur 230 000 hl et que les commandes 2012 étaient en hausse, la campagne primeur est donc très tendue. Alors que 50 000 hl de génériques et 16 000 hl de villages avaient trouvé preneur fin septembre, le marché s'est emballé début octobre.

« Rares seront les négociants ou les vraqueurs à disposer de tous les volumes pour leurs clients, estime le courtier Olivier Richard. La campagne a commencé à 210 €/hl en génériques et 230 €/hl en villages. Au bout d'une semaine, nous sommes passés à 230-240 en génériques et à 250 en villages. Nous ne savons pas comment se terminera cette campagne très courte. Les négociants paient pour fournir leurs clients mais certains vont perdre de l'argent, car les hausses ne seront pas répercutées en totalité. »

La profession, qui souhaitait 200 €/hl, se retrouve avec des prix dignes des crus, en hausse de près de 50 % par rapport à 2011. « Les viticulteurs sont en position de force, affirme le président de l'ODG, Frédéric Laveur. De quoi assainir le marché. Car vu les prix, le hard-discount ne pourra pas vendre des cols à 2 euros ! »

Mais, au quotidien, la campagne est un casse-tête pour les viticulteurs, comme chez OEdoria, qui produit habituellement 50 000 hl de primeur. « Cette année, nous estimons le volume à 23 000 hl. Nous réduisons toutes les quantités fournies à nos clients et nous privilégions ceux avec qui nous avons un contrat pluriannuel », explique le responsable Philippe Thillardon. Amer, il peste sur un manque à gagner de 2 000 €/ha, car les hausses des cours ne couvriront jamais les baisses de rendement.

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