Je réagis à votre dossier et à votre éditorial de votre numéro d'octobre. Je ne veux pas faire l'éloge du chimique et crier haro sur le bio, je veux seulement rappeler quelques réalités. Lorsque les germes des maladies cryptogamiques ont été importés en France au XIXe siècle, ils ne sont pas arrivés massivement. Pourtant, ils ont littéralement explosé d'une région à l'autre, toutes plantées en viniferas, mais aussi toutes conduites en cultures manuelles, sans tassement des sols, sans aucun traitement chimique, avec beaucoup plus de haies qu'aujourd'hui et dans un équilibre naturel intact et indiscutable. Si on admet cette chose, on peut considérer que la restauration de l'équilibre naturel n'apportera jamais la résistance des viniferas aux maladies cryptogamiques et que chaque fois que les conditions climatiques leur seront favorables, elles ravageront les viniferas, tout simplement parce que celles-ci n'y résistent pas ! Pourquoi ? La génétique nous apprend bien des choses. On peut penser, que chez les viniferas, les gènes de résistance aux maladies n'ayant jamais été confrontés à ces maladies pendant des millénaires, et n'ayant donc aucune utilité, se sont affaiblis, endormis et sont tombés en désuétude comme tout ce qui n'a pas d'utilité directe. Bien inspiré celui, ou ceux, qui découvrirait les moyens de redynamiser ces gènes endormis chez les viniferas. Ce serait une restauration des capacités naturelles. De mauvaise foi ceux qui diraient que cette opération serait une manipulation génétique. Il faut regarder les réalités en face. L'homme a certes une modeste place face au climat, mais il est capable de tellement de choses par son génie.