Le vin ne coulera pas à flot cette année en Espagne. Le Copa-Cogeca s'attend à une récolte de 35,5 millions d'hectolitres (Mhl), soit 5 % de moins que l'an passé (37,5 Mhl) et 15 % de moins que la moyenne quinquennale.
Les fortes chaleurs et la sécheresse de l'été ont provoqué le flétrissement des raisins. « Il y avait peu de jus dans les baies et les grappes étaient peu fournies. Toutefois, la qualité était bonne, aussi bien pour les blancs que les rouges, car il n'y a pas eu de maladies », assure Rafael del Rey, directeur général de l'Organisation espagnole du marché du vin (OEMV). Certaines régions sont très affectées. On parle d'une baisse de 30 % de la production dans le centre-sud de la péninsule – Estrémadure, Castille-La Manche et Valence. Des régions où l'irrigation est quasiment inexistante.
Hausse des prix
Du fait de la sécheresse, les Espagnols ont avancé le début des vendanges. Celles-ci ont débuté à la mi-août et ont pris fin la seconde quinzaine d'octobre dans le nord du pays.
Désormais, la filière s'inquiète pour ses marchés. Elle s'attend à de fortes hausses des prix des vins car « à la faible production 2012, il faut ajouter le peu de stock à cause de la forte demande au cours des mois antérieurs », explique le directeur général de l'OEMV.
Les prix des raisins se sont déjà envolés. En Castille-La Manche, le raisin pour l'appellation Valdepenas s'est vendu 0,40 €/kg, contre 0,30 €/kg l'an passé. Mieux encore, dans l'appellation Ribera del Douero, en Castille et León, les acheteurs ont dû payer 0,80 €/kg, contre 0,50 €/kg en 2011.
Résultat : les Espagnols s'attendent à perdre des marchés sur les vins d'entrée de gamme où leurs bas prix sont leur meilleur atout. En revanche, les vins de meilleure qualité devraient s'en sortir plus aisément, leurs consommateurs pouvant plus facilement accepter des hausses de tarifs.
« Cette hausse des prix risque d'affecter nos ventes à l'exportation, ce qui est préoccupant en période de crise économique », met en garde Rafael del Rey.