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Magazine - Terroir & tradition

Chusclan : Les vendanges de l'Histoire

Florence Bal - La vigne - n°247 - novembre 2012 - page 104

Les 13 et 14 octobre, dans le Gard, le village de Chusclan a remonté le temps de soixante ans pour vendanger et presser le raisin à l'ancienne.
Les simulations du travail de cave à l'ancienne sont expliquées par Jean Grandjean, ancien directeur de la coopérative de Chusclan (Gard) et initiateur de la manifestation. PHOTOS F. BAL

Les simulations du travail de cave à l'ancienne sont expliquées par Jean Grandjean, ancien directeur de la coopérative de Chusclan (Gard) et initiateur de la manifestation. PHOTOS F. BAL

La compagnie de la côte du Rhône gardoise mène vignerons et habitants costumés à la parcelle qui sera vendangée pour l'occasion.

La compagnie de la côte du Rhône gardoise mène vignerons et habitants costumés à la parcelle qui sera vendangée pour l'occasion.

Les simulations du travail de cave à l'ancienne sont expliquées par Jean Grandjean, ancien directeur de la coopérative de Chusclan (Gard) et initiateur de la manifestation. PHOTOS F. BAL

Les simulations du travail de cave à l'ancienne sont expliquées par Jean Grandjean, ancien directeur de la coopérative de Chusclan (Gard) et initiateur de la manifestation. PHOTOS F. BAL

C'est un hommage au passé. Les quatorzièmes Vendanges de l'histoire organisées par le syndicat des vignerons de Chusclan, dans le Gard, ont propulsé le village soixante ans en arrière. « C'est une des belles fêtes vigneronnes de la région », souligne Philippe Pellaton, président de la cave Laudun et Chusclan vignerons ainsi que du syndicat des côtes du Rhône.

« C'est une reconnaissance des côtes du Rhône villages Chusclan et une manière d'acquérir de la notoriété, ajoute Grégory Brunel, président de la manifestation. Sans compter que l'organisation de cette fête resserre les liens entre vignerons. »

Fortes amitiés

Pour l'achat d'un verre à 2,50 euros, les visiteurs dégustent gratuitement les vins des cinq caves réparties dans le village : Laudun et Chusclan vignerons, les Vignerons des 4 chemins et trois caves particulières, parmi lesquelles Champagne Horiot, dont la présence insolite témoigne de la solidarité vigneronne. En effet, Olivier et Marie Horiot étaient venus aider à relever les vignes après les inondations de 2002. Depuis, ils ont scellé des amitiés fortes et sont présents tous les ans.

Le temps du week-end, vignerons et habitants revêtent les habits de leurs aînés et font revivre le village des années cinquante. Dans les ruelles pavées, ils ressuscitent des gestes anciens comme le filage ou le cardage de la laine, le ferrage de chevaux ou encore la cuisson des châtaignes. Une quarantaine de matériels anciens (pompes, moteurs, enjambeurs, etc.) sont exposés.

Mais les temps forts de la fête restent les vendanges et le pressurage des raisins à l'ancienne qui se tiennent le dimanche après-midi. La compagnie de la côte du Rhône gardoise mène le bal. Elle sillonne les ruelles de Chusclan au son du fifre et du tambourin avant d'atteindre l'orée du village. Là, elle s'arrête devant une parcelle de 75 ares de vignes en gobelets. Vignerons et habitants costumés se mettent à l'œuvre, accompagnés d'une nuée de vendangeurs d'un jour. Ces derniers goûtent autant qu'ils cueillent. Caméras, portables et appareils photos crépitent à chaque détour de cep.

Sur le chemin du retour, derrière la charrette qui ramène les cornues remplies des précieuses baies, les participants chantent : « Goûtons voir oui, oui, oui… Goûtons voir si le vin est bon. » Puis, l'ambiance monte d'un cran. La foule entonne d'un ton décidé : « Elle aime à rire, elle aime à boire… » alors que le cortège regagne la place principale. Là, Jean Grandjean, ancien directeur de la coopérative de Chusclan et initiateur de la manifestation, est le maître de cérémonie. Il explique comment les vignerons d'autrefois préparaient leur cave, foulaient puis pressaient le raisin. Mais alors que les premiers jus s'écoulent du pressoir, le ciel déverse ses premières gouttes de pluie. Françoise Chignieu, adhérente à la coopérative du village, s'active pour emplir de moût les verres de dégustation format dés à coudre. Un moût délicieux, très sucré, très fruité. La foule se régale puis se disperse rapidement. Si l'Histoire était au rendez-vous, le beau temps n'y était pas. Il n'a pas permis de battre le record d'affluence de 4 000 visiteurs l'an dernier.

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