Les visiteurs du salon le savent : un bon cru du Vinitech a toujours un goût de bouchon ! Et cette année un peu plus qu'à l'accoutumée. Il fallait en effet s'armer de beaucoup de patience pour quitter le parking du Parc des expositions de Bordeaux (Gironde), tant la circulation était bloquée après 17 h 30. Car l'édition 2012 du Vinitech Sifel a enregistré une hausse de fréquentation de plus de 11 % par rapport à la précédente, avec 45 573 entrées du 27 au 29 novembre.
Les visiteurs affichaient un bon moral dans les allées du Parc des expos. Ceux venus voir des nouveaux tracteurs ou machines à vendanger sont sans doute repartis déçus, car il n'y en avait pas. Ils devront attendre le Sitevi l'an prochain. En revanche, ils ont pu apprécier plusieurs innovations en matière de travail du sol ou de pulvérisation. Egretier a présenté le premier intercep dont les tâteurs servent à la fois à effacer l'outil, à centrer le cadre dans le rang et à maintenir la profondeur de travail constante. Et au centre du hall 1, les organisateurs avaient réuni plusieurs pulvérisateurs avec des panneaux de confinement ou des panneaux récupérateurs sous la bannière Ecophyto. Signe que les recherches se poursuivent pour aboutir à des appareils pratiques et respectueux de l'environnement.
Le secteur de l'œnologie innove
Ce souci de l'environnement fait également progresser le secteur de l'œnologie où des exposants ont présenté de nouvelles solutions pour désinfecter ou détartrer les cuves et les barriques sans produits chimiques.
Et d'autres fabricants simplifient la vie des cavistes. Œnobrands a présenté une sorte de mixeur qui permet d'incorporer directement des levures sèches actives dans un moût, sans réhydratation. ID Fluid est venu avec un blender pour chaptaliser sans avoir à dissoudre le sucre dans le moût. Voici les nouveautés (hors palmarès déjà présenté dans nos colonnes) qui ont marqué la rédaction de « La Vigne ».
Deux drones planent au-dessus des vignes
La société de services espagnole Galtel, spécialisée dans la surveillance des cultures, élargit ses prestations à l'étude du vignoble. Elle utilise un drone équipé d'une caméra thermique multispectrale. Commandé depuis le sol, l'engin photographie la vigne à 100 mètres d'altitude avec une résolution de 5 cm. Galtel recommande de réaliser trois vols : avant la véraison, à mimaturité et juste avant les vendanges. Le prestataire réunit ensuite les photos et reconstitue un plan précis du parcellaire. Le traitement des images permet d'apprécier l'état végétatif de la vigne, d'adapter l'irrigation ou de mieux planifier les vendanges. Galtel a déjà un client : la coopérative Martin Codax, en Galice (Espagne).
Prix : de 125 à 150 euros par hectare et par vol.
Tous les visiteurs qui sont passés chez Vitivista ont aperçu le drone qui surplombait son stand. Ce distributeur présentait le projet Vitidrones qu'il porte avec plusieurs partenaires. « Le drone est plus souple qu'un avion. Il peut travailler sur des surfaces plus petites. Il peut voler à quelques mètres au-dessus de la végétation. Il peut donc réaliser des cartes très précises de la vigueur de la vigne », expliquent Julien Richard, le responsable des nouvelles technologies chez Vitivista, et Christophe Mazel, de la société Fly-n-Sense. Mais l'objectif est d'aller plus loin que la réalisation de cartes de vigueur. « On peut envisager des cartes des manquants ou de la maturité. Si l'on trouve les capteurs adéquats, on ira jusqu'à détecter des maladies. » Vitivista espère pouvoir rapidement proposer une prestation aux viticulteurs.