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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Rouges : Le côtes-du-rhône bio plonge

J. Ha. - La vigne - n°249 - janvier 2013 - page 65

L'entrée en production de superficies arrivées au terme de leur conversion renverse le marché du bio. D'une offre inférieure à la demande, il passe à une situation inverse. Le cours moyen s'enlise.

Plouf ! Le cours moyen du côtes-du-rhône régional rouge bio pique du nez. Fin décembre, il chutait à 179 €/hl, contre 239 €/hl à la même époque l'an dernier, soit deux fois le prix du conventionnel, selon les données d'Inter-Rhône « Les prix ont commencé à se tasser en avril/ mai, observe Christophe Pasta, courtier dans le Vaucluse. En début de campagne, la cherté du côtes-du-rhône bio a détourné les acheteurs du vignoble. Lorsque les vignerons ont tenté de vendre un peu plus tard dans la campagne, ils n'ont pas trouvé preneurs. La grande distribution avait bouclé ses opérations commerciales. »

En clair, le millésime 2011 n'a pas été entièrement écoulé. Ce stock et l'entrée en production de superficies importantes en bio sont les deux principaux facteurs de la décrue.

Ces dernières années, les conversions se sont accélérées dans le vignoble. Derniers chiffres connus : 3 000 ha certifiés en 2011 et 2 800 ha en cours de conversion. Emblématique : Cellier des dauphins a aujourd'hui 1 100 ha en bio, dont 630 ha ont obtenu la certification en 2012, soit quelque 25 000 hl qui déboulent sur le marché de cette campagne.

« Nous sommes inquiets, dit un président de coopérative du Vaucluse. Des vins se vendent sur le marché spot en dessous du cours moyen, aux alentours de 130 à 140 €/hl. »

Le hard discount profite de la débandade. Absent jusque-là, il fait aujourd'hui ses emplettes de bio dans le vignoble. La cave de ce président n'a pas encore renouvelé ses marchés annuels. Ces négociations ont lieu au printemps.

Dans l'intervalle, il craint une nouvelle diminution du cours. « Ce marché n'a pas été organisé, déplore Christophe Pasta. Nous avions proposé aux metteurs en marché de pratiquer des prix lissés sur trois ans. Ils ont refusé. »

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