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VENDRE - C'est tendance

Les rosés doux plaisent aux jeunes et aux femmes

Chantal Sarrazin - La vigne - n°250 - février 2013 - page 50

Ils reviennent au goût du jour. Jeunes et moins jeunes s'entichent des rosés doux dont ils aiment la couleur, le goût sucré et le faible degré d'alcool.

Dans le sillage des cabernets d'Anjou, les rosés demi-secs, doux ou moelleux – tous les vocables existent – reviennent à la mode. Et pourtant, ils n'ont rien de nouveau ! Au domaine Ollier Taillefer, dans le Languedoc, Françoise Ollier continue d'élaborer du grenache doux, un rosé inventé par ses grands-parents il y a un peu plus de trente ans. « Autrefois, c'était le vin d'apéritif des mamies, commente-t-elle. Aujourd'hui, il attire les jeunes ! » « Et les femmes », ajoute Jérôme Soriano, qui a lancé Dolce Vita voici trois ans : un rosé élaboré avec du muscat de Hambourg, renfermant 40 g/l de sucres résiduels et affichant 12° d'alcool.

Un léger goût sucré, peu d'alcool et une couleur branchée : voilà ce qui plaît. Pour suggérer ces qualités, Jérôme Soriano a affublé son Dolce Vita d'une étiquette avec un motif vichy rose et blanc, comme les robes que portait Brigitte Bardot. Car l'habillage est aussi une donnée importante du succès des rosés doux.

« Ce sont des vins consensuels », résume Christian Guérin, directeur de la coopérative des Vignerons du Brulhois. Reste que pour le vinificateur, ils sont exigeants : maîtrise de l'arrêt de fermentation, filtration poussée, mise en bouteille dans des conditions d'hygiènes irréprochables… Bref, mieux vaut maîtriser le sujet.

Tweet Night Numéro un

7 000 cols

7,50 euros

IGP Méditerranée

En 2007, Jean-Pierre et Valérie Jourdan ont vinifié 2 000 bouteilles de Tweet Night, un rosé doux conçu et habillé pour les jeunes. « Aujourd'hui, il représente plus de 10 % de notre production et c'est la plus vendue de nos dix-huit cuvées, souligne Valérie. Nous pourrions la développer davantage, mais nous ne souhaitons pas réduire l'image du domaine à ce vin. » Tweet Night est élaboré à partir de grenache et de cinsault. Il contient entre 37 et 40 gr/l de sucres résiduels et affiche 10,5°.

La fermentation est stoppée par refroidissement, puis le vin subit une filtration tangentielle. La mise en bouteilles s'effectue sous vide et en conditions stériles pour empêcher tout redémarrage de la fermentation. « Grâce à ce rosé, nous avons accru notre clientèle de jeunes au caveau où nous réalisons l'essentiel de nos ventes », se félicite Valérie. Devant le succès du rosé, un Tweet Night blanc, puis un rouge ont vu le jour.

Caves Vivaraises Doux caprice

10 000 cols

4,60 euros en rosé, blanc et rouge

IGP Ardèche

En 2010, Les caves Vivaraises, la coopérative de Saint-Étienne-de-Fontbellon (Ardèche), ont créé Caprice doux, une gamme de trois vins. Le rosé, un 100 % cabernet sauvignon avec 35 gr/l de sucres et 12,5°, fait l'unanimité.

« Lorsqu'il est dégusté, il plaît. La vente est souvent dans la poche », raconte Frédéric Rosset, le directeur. La cave en vend 10 000 cols, contre 8 000 de son Caprice doux blanc et seulement 1 500 cols de son rouge. Ce dernier renferme 24 gr/litre de sucres. « Il séduit moins car le goût sucré est moins perceptible », observe Frédéric Rosset. Les trois vins sont conditionnés dans une bouteille givrée qui porte une étiquette colorée.

« Il faut du conseil au moment de la vente, précise Frédéric Rousset. Ces vins sont donc vendus au caveau et chez quelques cavistes. »

Deux diamants à gagner chez Les vignerons du Brulhois Opération Saint-Valentin

Grain d'amour, le rosé doux des Vignerons du Brulhois, propose un jeu sympathique durant la Saint-Valentin. Du 28 janvier au 2 mars, les acheteurs peuvent gagner deux diamants d'une valeur de 300 euros ou 50 bérets roses. Il leur suffit de gratter l'étiquette présente sur les bouteilles pour découvrir s'ils ont gagné.

« C'est la troisième année que nous réalisons cette opération, indique Christian Guérin, le directeur de la cave. La première année, nous avons doublé les ventes durant les cinq semaines de l'opération pour atteindre 35 000 cols ! »

Lancé en 2000, le rosé Grain d'amour représente 2 000 à 2 500 hl/an, soit le quart de la production de la cave. Il est élaboré avec du muscat de Hambourg. Quelque dix hectares supplémentaires sont entrés en production au cours des trois dernières années pour répondre au développement de la marque.

La cave paie trois fois plus cher ce raisin par rapport à un autre destiné à produire d'autres vins sans indication géographique.

280 000 cols

5,60 euros

Vin de France

Pour bien souligner que Grain d'amour est un vin qui sort des classiques, la cave a imaginé ce verre sans pied pour le déguster. Il est mis en vente au prix de 4,50 euros l'unité ou de 22 euros les six, voire offert lors d'opérations commerciales (avec un lot de bouteilles par exemple). La première série étant épuisée, un nouveau tirage verra le jour rapidement.

Château Eugénie Cuvée royale

8 000 à 12 000 cols

4,40 euros

IGP du Lot

« Nous avons fait un premier essai de 2 000 bouteilles en 2006, expose Jérôme Couture, le responsable du château Eugénie, à Albas (Lot).

À l'époque, il y avait une petite demande pour ce genre de produit. » Comme le vin a plu, le vigneron est passé à la vitesse supérieure. Aujourd'hui, il vend 8 000 à 12 000 cols par an. Pour élaborer son nectar, il assemble du merlot et du malbec.

Une partie des moûts est issue de pressurage direct (70 % en 2012), l'autre de saignée. Jérôme Couture bloque la fermentation par une filtration au moment où les levures sont le moins actives.

Il a baptisé sa cuvée La Treille du roy, clin d'œil au côté doux du vin qui renferme entre 15 et 30 gr/litre de sucres résiduels et titre 10 à 12° d'alcool. À boire frais à l'apéritif ou au dessert.

Fombertou 30 ans déjà

 © C. FAIMALI/GFA

© C. FAIMALI/GFA

20 000 cols

6,70 euros

IGP Atlantique

« Nos clients particuliers du nord-ouest de la France en sont fans, affirme Xavier Carreau, propriétaire des vignobles Bayle-Carreau et du domaine Fombertou, en Gironde. Ils préfèrent notre rosé moelleux aux rosés secs dont ils ont moins l'habitude. » Ce vin marche fort dans les cinq boutiques Cellier bordelais que possède le vigneron dans cette partie de l'Hexagone.

« La demande ne faiblit pas alors que nos ventes sur le marché français reculent sensiblement », poursuit-il. Son grand-père a lancé le produit il y a plus de trente ans. Vinifié comme un rosé sec, il est édulcoré avec du moût concentré rectifié au moment de la mise en bouteille. Xavier Carreau ajoute 2 à 3 hl de moût aux 150 hl qu'il produit par an. Son rosé contient de 12 à 15 grammes de sucre par litre et titre entre 12 et 13° suivant les années.

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