Des chercheurs français, belges et allemands ont trouvé une alternative au charbon œnologique pour éliminer l'ochratoxine A (OTA) dans le vin : un adjuvant de filtration à base de fibres végétales purifiées (marc de raisin, céréales et légumes), baptisé Adfimax. Pour établir cette propriété, ils ont travaillé sur un vin rouge contaminé à 3 μg/l d'OTA. Ils l'ont filtré sur Adfimax, ce qui a abaissé sa teneur en OTA en dessous du seuil de détection, bien inférieur aux limites maximales autorisées dans le vin.
Pas d'incidence gustative
Avec ce même média, les chercheurs ont filtré un vin rouge issu de vignes traitées avec les doses homolguées de produits phytos usuels. Ce vin contenait des résidus de boscalid, de diméthomorphe, de fenhexamid, d'iprodione et d'iprovalicarbe. La filtration sur Adfimax a réduit de 90 à 100 % la teneur de ces substances, soit bien en deçà des limites maximales de résidus sur raisin.
Dans tous les cas, la qualité de filtration est supérieure à celle obtenue sur kieselghur, qui a été sans effet sur les teneurs en OTA et en pesticides. Les chercheurs estiment donc qu'Adfimax peut remplacer le kieselguhr pour réaliser la précouche ou alluvionner un filtre. Après une filtration supplémentaire, un jury a dégusté les vins. Il n'a trouvé aucune différence entre les échantillons filtrés sur Adfimax et ceux filtrés sur kieselghur. Aucune incidence n'est apparue non plus sur la couleur de ces vins. Ce nouveau produit, qui ne demande pas d'investissement matériel particulier, doit être validé par l'OIV avant d'être autorisé en œnologie.