Pour avoir abusé du charbon œnologique en 2007 et 2008 sur 230 hl de vin, un viticulteur de Lussac, en Gironde, vient d'être condamné à 5 000 euros d'amende. En mai 2009, les inspecteurs de la Brigade interrégionale des enquêtes vin et spiritueux (BIEVS) débarquent chez lui. Ils découvrent qu'il a acheté 19 kg de charbon œnologique alors qu'il n'en a utilisé que 4 kg selon ses registres. Les contrôleurs en déduisent qu'il s'est servi du reste pour traiter des vins rouges ou des cuves en fermentation à plus de 100 g/hl, ce qui est interdit. D'autant qu'il avait noté, dans ses cahiers, que certaines de ses cuves avaient un « goût terreux et cramé », selon notre confrère « Sud- Ouest ». Le 26 mars, à la barre du tribunal correctionnel de Libourne, le viticulteur a indiqué qu'il avait acheté les charbons pour traiter les moûts et pour nettoyer ses cuves. Son avocat, Maître Alexis Gaucher-Piola, a plaidé le fait que le cahier des charges de l'AOC n'évoque pas les traitements œnologiques. Plus surprenant encore, il a argumenté que la réglementation européenne sur les pratiques œnologiques n'a pas été transposée en droit français. De ce fait, selon lui, « aucun texte en France n'interdit le charbon œnologique ». Le tribunal ne l'a pas suivi. Il a estimé que son client a mis un produit « falsifié » en vente parce que « modifié dans des conditions illégales ».