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VENDRE - Conseils de pros

Comment étoffer l'offre d'une journée portes ouvertes

Frédérique Ehrhard - La vigne - n°252 - avril 2013 - page 64

Pour que leurs clients découvrent une large gamme de produits gourmands, des vignerons invitent d'autres agriculteurs à participer à leurs journées portes ouvertes. Voilà trois exemples de partenariats réussis.
 © L. WANGERMEZ

© L. WANGERMEZ

Le Point de vue de

« J'organise deux marchés à la ferme par an »

Anne-Lise Fraisse, domaine de Villeneuve, à Claret (Hérault)

Anne-Lise Fraisse, domaine de Villeneuve, à Claret (Hérault)

Le programme

« Dans le cadre du réseau Bienvenue à la ferme, nous organisons depuis 2005 deux marchés à la ferme en avril et novembre. Une dizaine de producteurs de l'Hérault, du Gard et de la Haute-Loire vient avec ses produits à vendre et propose des dégustations. Il y a des fraises et des asperges, des beignets d'oignons doux des Cévennes, de la charcuterie, des lentilles cuisinées, des magrets à la plancha, des pélardons, de la tome de vache, des châtaignes et du miel produit par mon mari. De quoi satisfaire tous les goûts ! »

L'organisation

« J'envoie 1 000 invitations par courrier et 300 par mail. J'installe aussi des banderoles à l'entrée du village. De son côté, Bienvenue à la ferme fait passer des messages à la radio et dans le journal local et distribue des flyers sur le canton. Les autres producteurs informent également leurs clients. La mairie nous prête des tables et des chaises pour 200 personnes. Pour animer la journée, je propose des dégustations de vins en cours d'élevage, et je fais appel à un sommelier qui donne des conseils sur la façon de constituer sa cave. En avril, le producteur de châtaignes fabrique du pain dans un ancien four que nous avons remis en service. La bonne odeur du pain qui cuit ouvre l'appétit ! »

Les retombées

« Entre 300 et 400 personnes viennent suivant les années. Ces deux journées font parler du domaine. C'est devenu un rendez-vous attendu, car l'ambiance est conviviale. Les gens apprécient de trouver sur place une palette de produits fermiers. Certains viennent simplement faire leurs courses le matin, d'autres restent manger et profitent des animations. Nos clients invitent leurs amis et repartent le plus souvent avec des cartons de vin. Les autres producteurs vendent bien aussi. Comme nous, ils aiment le contact avec les consommateurs et parler de leur métier. »

Le Point de vue de

« J'invite des vignerons d'autres régions »

Jérôme Billard, domaine Billard père et fi ls, à La Rochepot (Côte-d'Or)

Jérôme Billard, domaine Billard père et fi ls, à La Rochepot (Côte-d'Or)

Le programme

« Depuis trois ans, nous organisons une journée portes ouvertes dans le cadre d'un GIE qui regroupe des vignerons de différentes régions. Le premier week-end de septembre, six des vignerons du GIE viennent chez moi. Dans le courant de l'année, je me rends chez trois ou quatre d'entre eux. J'invite aussi deux éleveurs qui proposent des fromages de chèvre, des magrets et du foie gras, ainsi qu'un apiculteur. Leurs produits sont excellents. L'offre est cohérente, elle attire une clientèle plus large que s'il n'y avait que nos vins. »

L'organisation

« Nous mettons nos fichiers en commun pour réaliser un mailing auprès de 800 à 1 000 personnes. Nous avons aussi une banderole pour annoncer la journée. Je fais passer des messages à la radio et dans la presse locale et je distribue des flyers. Je fais de la place dans le caveau pour que nous puissions tous nous installer. Le soir, nous mangeons ensemble avec les autres vignerons. Pour l'occasion, je loue la salle des fêtes. Pour faire la cuisine, accueillir les gens, distribuer les verres et ouvrir les bouteilles, je mobilise une équipe de sept à huit personnes parmi les amis et la famille. Je prends en charge tous les frais et, quand je me rends chez les autres, je suis invité à mon tour. »

Les retombées

« Ce week-end attire la clientèle locale. Certaines personnes viennent au caveau pour la première fois à cette occasion. Il y a du monde, elles se sentent moins obligées d'acheter que si elles venaient seules durant l'année. Je gagne ainsi de nouveaux clients. Comme il y a des vins de différentes régions, les gens achètent peut-être moins à chacun. Mais l'offre large crée l'événement et attire plus de monde. Il y a surtout des particuliers, mais aussi des cavistes et des restaurateurs. Je n'hésite pas à accompagner les gens que je connais sur les stands des autres vignerons. Au final, le chiffre d'affaires est bon pour tous, avec moins de frais que sur un salon et une ambiance plus festive. »

Le Point de vue de

« Je propose à nos clients de manger sur place »

Isabelle Le May, Vignobles Robert, à La Sauve (Gironde)

Isabelle Le May, Vignobles Robert, à La Sauve (Gironde)

Le programme

« Depuis 1996, nous organisons une journée portes ouvertes début avril. Nous avons d'abord invité un voisin éleveur qui fait d'excellents fromages de chèvre. En 2007, nous avons fait appel à un ostréiculteur, pour ceux qui n'aimaient pas le fromage. Puis nous avons étoffé l'offre, car nos clients avaient envie de pouvoir manger sur place. En 2013, en plus du fromager et de l'ostréiculteur, il y aura un éleveur de canards gras avec ses magrets à la plancha et un jeune pâtissier qui propose des cannelés, du thé et du café bios. Ces personnes travaillent des produits de qualité et ont l'habitude de servir du public sur des marchés. »

L'organisation

« Nous envoyons une invitation à nos 2 000 clients de la Gironde en même temps que nos nouveaux tarifs. La mairie nous prête des tables et des chaises pour accueillir ceux qui veulent manger. Pour recevoir 300 à 400 visiteurs, il faut une équipe d'une quinzaine de personnes. Nous prenons tous les frais en charge, sans demander de participation à nos partenaires. De leur côté, ils prennent le risque de venir sans savoir s'ils vendront beaucoup ou non. La fréquentation varie avec la météo, mais reste bonne. Ils ne sont pas déçus et reviennent volontiers ! Au début, nous ouvrions les portes pour le week-end. Comme les autres producteurs ont des marchés le dimanche, nous avons recentré sur le samedi. En fin d'après-midi, à l'heure de l'apéritif, nous prévoyons un concert. Les gens peuvent rester plus tard. Avec cette nouvelle organisation, la fréquentation s'est maintenue et le personnel a le dimanche pour se reposer. »

Les retombées

« L'association du vin et de la gastronomie donne un côté festif à la journée. C'est un rendez-vous que nos clients attendent. Ils n'hésitent pas à venir avec des amis pour partager un moment convivial. Nous investissons un peu d'argent et surtout du temps et de l'énergie pour que la journée soit réussie, car notre image est en jeu. Mais cela en vaut la peine. Ce jour-là, la treizième bouteille est offerte. Nous vendons entre 2 500 et 3 500 cols et nous étoffons notre fi chier de clients. »

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