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La Vigne du partage compte une centaine de membres, dont une soixantaine de viticulteurs. Les vendanges sont un moment fort de l'association.
Démonstration de culture attelée au centre de Jéricho, au Cameroun. Ce centre forme douze couples d'agriculteurs par an.
Créée par douze viticulteurs champenois en 1985, l'association repose sur une chaîne de solidarité qui lui permet de n'avoir aucun frais. Le produit de la vente des raisins est distribué à quatre associations. PHOTOS LA VIGNE DU PARTAGE
En 1984, un prêtre de l'Aube, le père Bernard Lipp, interpelle ses fidèles sur la famine qui sévit au Sahel. Un an plus tard, l'association la Vigne du partage est créée grâce à une belle chaîne de solidarité. Cette chaîne débute par deux propriétaires qui mettent gratuitement à disposition 66 ares de vigne dont les raisins seront vendus au bénéfice d'une oeuvre caritative.
La centaine d'adhérents de l'association, majoritairement des viticulteurs, entretient bénévolement la vigne, depuis la taille jusqu'à la vendange. Ils offrent les intrants avec l'aide des distributeurs et des firmes. La coopérative de Neuville-Buxeuil (Aube) presse gratuitement les raisins que l'Union auboise achète.
Entre 25 000 et 45 000 euros récoltés chaque année
« Nous n'avons aucun frais. Tout le fruit de la récolte est reversé à nos actions », précise Clément Piconnet, jeune viticulteur de 28 ans et quatrième président de l'association. Selon les années, la vente des raisins génère un résultat compris entre 25 000 et 45 000 euros.
« Initialement, notre action était tournée vers le développement agricole au Sahel, poursuit le président de l'association. Ensuite, un lien s'est noué avec le nord du Cameroun. » La Vigne du partage soutient désormais deux organisations camerounaises. La première, le centre Jéricho, forme chaque année douze couples d'agriculteurs. La formation comprend l'alphabétisation et porte sur la santé, la gestion, la comptabilité et la vie sociale et familiale. La construction de digues contre l'érosion, la fabrication de compost ou encore la sélection du sorgho figurent également au programme.
« Ces couples vont développer de nouvelles cultures et de nouvelles méthodes dans leur village, commente Clément Piconnet. Nos actions sont menées par et avec les habitants. C'est la garantie de leur efficacité sur le long terme. »
Suite à cette formation, les rendements des cultures ont doublé et la rotation des semis se généralise dans les villages. Quelques Camerounais sont même venus dans l'Aube en juillet 2012, l'occasion de renforcer les liens et de confronter les expériences agricoles.
La seconde association camerounaise financée par les vignerons est un centre d'accueil pour enfants des rues, la Belle étoile. Enfin, la Vigne du partage verse une partie du fruit de sa récolte au Comité catholique contre la faim et le développement ainsi qu'au Secours catholique.
Outre des viticulteurs, elle compte des membres très divers, allant des enseignants aux banquiers. « Nos sommes un lieu d'échange, apprécie Clément Piconnet. Le jour des vendanges, nous sommes environ une centaine, ce qui nous permet de terminer la cueillette vers 11 heures pour débuter un autre moment convivial : discuter autour d'un verre et d'un pique-nique. Les vignerons courent toujours. C'est l'occasion pour nous de faire une pause d'une demi-journée avec des personnes qui partagent une cause commune. »
Propriétaire de 53 ares de vigne depuis 2010, suite à une donation de l'une des propriétaires, la Vigne du partage a un bel avenir devant elle.
